Martine Ouellet s’arrête à l’UL

Une semaine après le passage couru de Pierre Karl Péladeau à l’Université Laval, c’était au tour de Martine Ouellet, aspirante à la chefferie du Parti québécois, de venir rencontrer les étudiants, mercredi 18 février, pour parler de sa campagne dont le slogan est : « Oui c’est vrai ».

Jean-Frédéric M. Moreau

« La course à la chefferie, ce n’est pas juste l’avenir du PQ. […] C’est une opportunité de réformer le Parti et de renforcer le Québec », lance d’entrée de jeu Martine Ouellet, visiblement enthousiaste à l’idée de s’adresser aux quelques dizaines d’étudiants réunis. Si pour elle le Parti québécois est le meilleur outil pour battre le Parti libéral du Québec au scrutin de 2018, bien du travail reste à faire en vue de remporter le prochain rendez-vous électoral.

Des thèmes fondateurs

La députée de Vachon articule sa campagne au leadership autour de quatre thèmes principaux, soient l’indépendance nationale, le soutien aux familles, le développement des régions et celui d’une économie intelligente.

Ce dernier thème, largement décrit par la députée lors de sa conférence, comporte notamment des mesures qui ont trait à l’usage des ressources naturelles québécoises. L’ancienne ministre des Ressources naturelles suggère par exemple la mise en œuvre d’une politique énergétique intelligente et d’aller de l’avant avec l’électrification des transports, des mesures proposées sous l’ancien gouvernement péquiste.

Le projet d’oléoduc Énergie Est serait, selon la candidate à la chefferie du PQ, un exemple contraire à la logique du développement économique intelligent. « C’est non ! » lance-t-elle simplement. À un étudiant dans l’auditoire qui demande pourquoi le gouvernement n’a pas qu’à dire « non » au projet pour le stopper, Mme Ouellet rétorque du tac au tac « qu’on ne peut pas, parce qu’on est juste une province », en faisant référence au statut constitutionnel du Québec.

L’éducation, « c’est la base »

Alors que PKP dans sa conférence du 11 février avait quelque peu laissé de côté le milieu de l’éducation, Martine Ouellet place cet enjeu au centre de son discours. Parmi ses propositions, elle entend valoriser le rôle des enseignants par un appui rémunéré lors du quatrième stage des étudiants en enseignement. La députée de Vachon reprend ici d’ailleurs une initiative de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ).

Quant à la place des cégeps en région, l’aspirante-chef y accorde une grande importance. Les cégeps représentent un « centre attractif en région » selon elle, qui dispensent une formation continue exclusive.

Cap sur 2018

« On a sept ans devant nous », répète la députée de Vachon pour dire qu’un brassage des idées s’impose au Parti québécois. L’indépendance du Québec doit demeurer à l’agenda en vue du prochain scrutin.

Sur la proposition du candidat Pierre Karl Péladeau de mettre sur pied un Institut de recherche sur la souveraineté, Martine Ouellet s’est interrogée sur la nécessité d’une telle structure pour fournir des arguments en faveur du projet souverainiste. « Le PQ avec la société civile est capable de documenter la souveraineté », laisse-t-elle tomber lorsque questionnée à ce sujet. « On a juste à le faire », ajoute-t-elle.

Martine Ouellet, âgée de 45 ans, est la seule femme dans la course à la chefferie du Parti québécois. Bernard Drainville, Pierre Karl Péladeau, Pierre Céré et Alexandre Cloutier font également partie de la course.

 


 

Concernant l’éducation, Martine Ouellet a, à cette occasion, renouvelé son soutien à la CADEUL concernant son projet de Fonds des services de santé et d’éducation postsecondaire (FSSEP). Cette initiative, poussée par l’association étudiante depuis plusieurs mois déjà, propose une solution pour pallier au définancement du réseau postsecondaire au Québec.

« Je pense que ce n’est pas nécessairement la seule, mais c’est une solution intéressante puisque c’est un fonds et la structure qui existent déjà », donc on ne rajoute pas de bureaucratie, a commenté la candidature à la chefferie en marge de la conférence de mercredi dernier. Celle-ci a expliqué son appui au FSSEP de par son modèle de financement, qui vient de la masse salariale des entreprises : « Étant donné que les CÉGEPS et les universités forment des futurs employés, c’est normal que les entreprises participent, car elles en retirent un bénéfice important. Donc je pense que c’est normal que les entreprises y contribuent à travers ce fonds-là. […] Il y a une belle corrélation entre comment on va chercher l’argent et comment est utilisée après l’expertise par les entreprises. »

Du côté de la CADEUL, on se réjouit de ce soutien. « C’est sûr que ça donne une visibilité de plus à l’enjeu, a déclaré Caroline Aubry, présidente de la CADEUL. En même temps, je pense que ça démontre que c’est un enjeu qui est rassembleur. Partout où on passe et qu’on en parle, les gens trouvent que c’est innovateur, que c’est le bon moment aussi pour penser à une mesure comme cela. »

« C’est la première élue à dire publiquement que c’est une bonne idée. Ça démontre que ce n’est pas farfelu comme idée, et que c’est quelque chose qui pourrait être implanté pour vrai », a-t-elle conclu.

Margaud Castadère-Ayçoberry

Consulter le magazine