Léo Bureau-Blouin était loin d’avoir la coupe aux lèvres quand il a quitté la Fédération étudiante collégiale du Québec ( FECQ ) en juin dernier. Toujours sans entente avec le gouvernement Charest en lien avec la hausse des frais de scolarité, le nouveau député péquiste de Laval-des-Rapides craignait une démobilisation des étudiants.

« On était loin de parler d’une victoire »

 Léo Bureau-Blouin était loin d’avoir la coupe aux lèvres quand il a quitté la Fédération étudiante collégiale du Québec ( FECQ ) en juin dernier. Toujours sans entente avec le gouvernement Charest en lien avec la hausse des frais de scolarité, le nouveau député péquiste de Laval-des-Rapides craignait une démobilisation des étudiants.

David Rémillard

«Quand j’ai quitté la présidence de la Fédération étudiante, on était loin de parler d’une victoire ou d’une avancée importante », lance le plus jeune élu de l’Assemblée nationale, rencontré dans un café du centre-ville de Québec.

Les négociations avec le gouvernement libéral étant toujours au point mort lors de son départ de la FECQ au 1er juin, Bureau- Blouin craignait « une certaine démobilisation » des jeunes, de voir un abandon. Cette crainte a en partie influencé son saut en politique. « Je me sentais d’une certaine responsabilité de montrer que l’Assemblée nationale était l’affaire de tout le monde. Je voulais montrer qu’on peut partir de petit et avoir un siège à l’Assemblée nationale», confie-t-il.

Maintenant élu et nommé adjoint parlementaire à la Jeunesse au sein du gouvernement de Pauline Marois, Léo Bureau- Blouin mise en grande partie sur le sommet sur l’éducation, dont la date reste toujours à annoncer. « On n’a pas de balise pour le moment », dit-il.

Heureux des récentes décisions du gouvernement Marois d’abolir la loi 12 ( 78 ) et la hausse des droits de scolarité, il espère beaucoup de ce « grand rassemblement des partenaires de l’éducation. » « On veut que ce soit un rendez-vous digne ce nom. »

Bureau-Blouin dit avoir tenu quelques discussions avec le ministre de l’Éducation supérieure, Pierre Duchesne, et « souhaite offrir son expertise au ministère. » M. Duchesne a par ailleurs laissé entendre que le sommet pourrait n’avoir lieu que l’an prochain.

Gratuité scolaire 

Des étudiants, dont certains membres de la CLASSE, disent toujours militer pour la gratuité scolaire. L’Association des étudiantes et étudiants en sociologie et anthropologie de l’Université du Québec à Chicoutimi a d’ailleurs voté en majorité la semaine dernière pour une grève d’une semaine, prévue du 14 au 21 novembre.

Bien qu’il reconnaisse que la lutte soit louable et qu’il n’y aura « aucun tabou » au sommet sur l’éducation, Léo Bureau-Blouin n’y voit pas une avenue porteuse, pour l’instant. « J’ai de la difficulté à voir comment on peut réaliser ça maintenant. Ça n’empêche pas les gens d’en parler. »

Léo Bureau-Blouin espère qu’il n’y aura pas d’autres manifestations au cours de l’automne. « Avec le gouvernement actuel, les associations étudiantes ont la chance d’avoir un véritable partenaire. Ce n’est pas normal qu’il y ait eu des affrontements aussi intenses dans les derniers mois. »

UNE ÉQUIPE JEUNE

Léo Bureau-Blouin, à 20 ans ( il aura 21 ans en décembre ), est le plus jeune député élu à l’Assemblée nationale dans l’histoire du Québec. À son image, l’équipe qui l’entoure est elle aussi très jeune. Formée d’anciens alliés à la FECQ, l’employée la plus âgée au sein de son équipe a 29 ans. Bureau-Blouin souhaite toutefois engager d’autres personnes de tout âges dans un avenir rapproché.

ÉTUDIANT À L’UNIVERSITÉ LAVAL ?

Léo Bureau-Blouin songe à s’inscrire à un ou deux cours de droit à l’Université Laval à la session d’hiver. Souhaitant poursuivre ses études à temps partiel, le jeune député est toujours en mode réflexion. Il dit également songer à l’Université d’Ottawa, où d’autres hommes politiques ont étudié tout en ayant des fonctions dans l’appareil gouvernemental.

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