Personnalité du mois : Frédérick Vézina-Giguère

Finissante au Baccalauréat en administration des affaires, Frédérick Vézina-Giguère a vu la qualité de son parcours universitaire être reconnue en février. Dans quelques semaines, on lui remettra l’un des trois prix Relève de l’Association des femmes en finance du Québec à l’occasion du 12e Gala Les Talentueuses. Une distinction qui la rend bien fière.

À 22 ans, l’ancienne étudiante du Cégep Garneau enchaîne les participations à des compétitions dans le milieu des finances. Lors des dernières semaines, elle a non seulement eu l’occasion de participer à l’Omnium financier à Ottawa, mais aussi aux Jeux du commerce au Nouveau-Brunswick. Ces compétitions lui ont permis d’aller chercher un bagage supplémentaire.

« Ce qui est le fun avec les compétitions, c’est qu’on réussit à mettre du qualitatif. C’est bien beau apprendre, mais, quand tu as des chiffres d’une vraie entreprise et à émettre une opinion au bout de rapport, c’est concret », estime-t-elle.

Afin de bien se préparer pour les Jeux du commerce, celle qui vise l’obtention d’un titre CFA une fois son baccalauréat complété a passé plus d’une dizaine d’heures par semaine sur le campus, à l’extérieur des cours. Les membres de son équipe ont notamment eu l’occasion de recevoir les conseils de professeurs, un autre élément rendant l’expérience fort pertinente.

« La préparation, c’est fou. Nous sommes trois personnes qui avons des cours privés avec deux professeurs. Le ratio prof-étudiant est assez bon, dit-elle. En plus, on développe une relation avec eux. Ils sont quasiment devenus des amis. D’avoir des contacts de même, ça n’a aucun prix. »

Un de ses professeurs lui a justement conseillé de soumettre sa candidature pour l’obtention de l’un des prix Relève, remis à des jeunes femmes s’illustrant dans le milieu des finances. Son obtention lui permettra d’effectuer un stage chez Desjardins cet été.

Place à la créativité

Questionnée à ce sujet, la principale intéressée explique qu’en finance, des prix sont réservés aux femmes, puisqu’elles sont beaucoup moins nombreuses que les hommes. Certaines organisations cherchent donc à valoriser leur implication.

« Il y a beaucoup d’associations de femmes en finance parce qu’on est assez minoritaires. Je ne sais pas si c’est parce que les filles vont plus souvent en marketing ou en ressources humaines. Ce n’est pas pour être sexiste, mais ça les stimule plus généralement », indique-t-elle.

« Moi, je vois de la créativité en finance, ajoute-t-elle. C’est bizarre à dire, mais, quand tu évalues une entreprise, si tu regardes la vision d’ensemble, juste les relations avec les employés, comment ils placent leurs produits, ça a une valeur qu’il faut que tu calcules. »

Avoir son entreprise à 22 ans

Selon Frédérick, son côté entrepreneurial est probablement ce qui lui a permis de se distinguer des autres candidats. Car en plus de participer à des compétitions à un rythme impressionnant, elle possède son entreprise qui produit des rapports d’impôt depuis maintenant trois ans.

C’est après avoir effectué un stage avec un comptable à la suite de ses études collégiales en comptabilité qu’elle a eu envie de se lancer dans cette aventure. Si 400 rapports ont été faits par son entreprise l’an dernier, l’objectif est du double cette année. De la publicité est notamment faite sur le campus.

Les rapports d’impôt devant être complétés d’ici la fin avril, les deux prochains mois seront fort chargés pour elle. Cette période intense ne l’empêchera pas d’être du Van Berkom JMSB Small Cap Case Competition, un événement présenté à Montréal les 24 et 25 mars.

Composée de quatre personnes, son équipe est parmi les neufs d’Amérique du Nord à avoir été retenues à la suite du processus de présélection. Celui-ci consistait en l’évaluation d’une entreprise.

À Montréal, à la fin du mois de mars, le dirigeant d’une entreprise présentera son organisation aux concurrents en fournissant des états financiers. Durant les trois heures suivantes, les équipes participantes devront réaliser un rapport, sans Internet.

Expertise de l’UL

Étant donné qu’elles ne connaissent pas d’avance l’industrie dans laquelle œuvre l’entreprise en question, elles se donnent pour objectif de devenir  « une banque de données d’industrie » d’ici la compétition.Les équipes doivent ensuite espérer tomber sur une industrie qu’elles connaissent bien. L’exercice sera répété une deuxième fois si le groupe atteint le tour suivant.

« À l’Université Laval, on est vraiment reconnus pour ça. On a énormément de cours de finance de marché. On est chanceux, mais ce ne sont pas toutes les universités qui ont cette chance-là. C’est cool de voir qu’on va être avec des universités super fortes. »

Pour les participants, il s’agira donc d’une autre occasion d’apprendre en expérimentant certaines choses. Un avantage considérable lors de l’entrée sur le marché du travail.

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