Photo : Amaury Paul

Place aux jeunes en région : De l’avenir loin de la ville

Trouver un emploi à la fin de ses études peut s’avérer une aventure périlleuse. C’est pour cette raison que plusieurs jeunes finissants n’hésitent pas à aller s’établir en région où ils peuvent profiter de nombreux avantages. C’est d’ailleurs ce que fait valoir l’organisme Place aux jeunes en région (PAJR).

« Les jeunes sont plus mobiles que jamais. » C’est le constat que fait Stéphanie Gaouette, agente de liaison pour PAJR. Elle ajoute que les jeunes connaissent bien les avantages de la vie en région et que ces derniers « sont vraiment plus ouverts et prêts à [y] vivre ».

Pour Frédérique Leclerc, étudiante de deuxième année au baccalauréat en chimie à l’Université Laval, s’établir en région après ses études est une option qui l’a toujours intéressée. « C’est plus près des espaces naturels, et je me verrais plus élever une famille en région », affirme celle qui dit avoir un « sentiment d’appartenance » pour sa région natale, le Saguenay.

Une offre de services 

L’organisme PAJR a comme objectif de « favoriser l’établissement en région de façon durable » des jeunes entre 18 et 35 ans. L’entreprise offre notamment les services de deux agents de liaison (à Québec et à Montréal) afin d’entrer en contact avec les personnes vivant actuellement en ville, mais qui désirent s’établir en région.

Le mandat de l’agent de liaison est de comprendre le style de vie et le plan de carrière de l’individu, pour qu’il soit ensuite être en mesure de trouver la région qui convient le plus à cette personne.

Karine Fauvel, agente aux communications pour PAJR, insiste aussi sur le rôle des agents de migration. Au nombre de 58, ils sont répartis dans les 15 régions administratives du Québec. « Ils sont les yeux et les oreilles, ils sont au courant des emplois non-affichés », explique-t-elle.

Les jeunes intéressés à s’établir à l’extérieur de la ville peuvent avoir un aperçu de cette vie en participant à un séjour exploratoire, une activité offerte gratuitement par l’organisme. « C’est une extraordinaire façon de découvrir les régions », confirme Mme Fauvel.

Durant son séjour, le jeune a la possibilité de rencontrer des employeurs potentiels, des intervenants et de connaître les services disponibles. « Il y a différentes formules de séjours. Il y en a qui durent une fin de semaine, d’autres un peu [moins longtemps] ou plus [longtemps]. Il y en a en groupe ou personnalisées », continue-t-elle.

Elle affirme aussi que « le suivi personnalisé peut continuer aussi longtemps que le jeune a besoin », et ce, même à distance.

Des avantages multiples

Karine Fauvel soutient qu’il existe de nombreux avantages à s’établir ailleurs qu’en ville. D’abord, le coût des propriétés est plus accessible en région. De plus, le temps de déplacement entre le lieu d’emploi et la maison est souvent réduit, sans oublier qu’il y a peu ou pas de trafic dans les régions. Les gens y travaillant peuvent pratiquer des activités offertes en plein air, qui sont plus nombreuses.

Étant donné que la population québécoise est vieillissante, il y a plusieurs emplois qui se libèrent. Elle confirme qu’il y a plus d’emplois en région que ce qu’on serait tenté de penser et que ces territoires veulent des jeunes.

En plus d’offrir des emplois aux étudiants finissants, l’organisme offre depuis peu un nouveau service. Des stages de fin d’étude sont maintenant proposés aux jeunes. Une personne intéressée doit remplir un formulaire sur le site Internet de PAJR. L’information est ensuite transmise aux agents de migration et ces derniers font des recherches sur le terrain afin de trouver un stage pour le jeune. Karine Fauvel affirme cependant que « c’est encore à l’étape du projet pilote ».

Changements de profil

L’agente aux communications constate aussi qu’en plus de voir de plus en plus de jeunes s’installer en région, le profil de ces derniers tend à changer.

Les nouveaux arrivants qui s’installent à Montréal et qui sont à la recherche d’emploi constatent rapidement que le marché du travail est difficile. Ils désirent donc aller s’installer en région. « Il y a toujours les jeunes qui viennent, mais il y a aussi les nouveaux arrivants qui viennent ajouter une demande particulière au niveau des services. »

Le SPLA impliqué

Depuis 2009, le SPLA (Service de placement) et PAJR sont en étroite collaboration afin d’aider les jeunes à s’établir en région. L’activité « La semaine des régions » et le Salon de l’emploi sont d’ailleurs organisés par les deux organismes.

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