En pleine campagne Sans oui, c’est non à l’UL

La campagne provinciale « Sans oui c’est non ! » est en cours dans la plupart des communautés étudiantes au Québec. Se déroulant du 14 au 24 février à l’Université Laval, elle a pour principal objectif de prévenir et de sensibiliser les gens aux inconduites à caractère sexuel.

L’institution d’enseignement, consciente de l’ampleur des problèmes liés tant au harcèlement sexuel qu’aux agressions sexuelles, investit beaucoup d’efforts pour mettre sur pied une programmation différente de celle de l’an passé.

La directrice du Centre de prévention et d’intervention en matière de harcèlement de l’Université Laval (CPIMH), Josée Laprade, soutient qu’avec les événements survenus à l’automne à l’Université Laval concernant les plaintes pour agressions sexuelles dans les résidences étudiantes, l’importance de la tenue d’une telle semaine de prévention sur le campus est d’autant plus considérable. « Je pense que ça nous a donné encore plus de vigueur dans notre volonté d’être proactifs à ce niveau-là », précise-t-elle.

Sensibiliser par l’interactivité et l’implication

Dans la programmation de cette année, on compte 14 kiosques placés dans plusieurs pavillons. Poursuivant une visée éducative, ceux-ci permettent aux étudiants de poser leurs questions à plus d’une trentaine de bénévoles ayant préalablement suivi une formation.

« Leur rôle, c’est de faire de la sensibilisation sur le terrain sur les violences sexuelles avec des activités ludiques, poursuit-elle. Ils donnent du matériel sur la campagne pour déconstruire des mythes associés à la violence sexuelle et à la culture du viol. »

Des conférences sur le consentement ainsi que des ateliers de discussions animés par des intervenants œuvrant pour des organismes spécialisés en la matière, tels SEXPERT et la CALACS, auront également lieu au café Fou AELIÉS.

Un atelier d’autodéfense féminine est organisé et se déroulera mardi soir, le 21 février. Selon Mme Laprade, cet événement est un incontournable. « C’est démontré que les femmes qui ont suivi un cours d’autodéfense féminine ont 50 % moins de chance de vivre une agression sexuelle. »

La formation des témoins actifs vise, quant à elle, à doter les gens d’une certaine responsabilité sociale à l’égard des violences sexuelles. Enfin, l’organisation d’une pièce de théâtre intitulée Dis-moi oui ! aura pour but d’illustrer une situation potentiellement problématique, où les connaissances des apprentis seront évaluées. Elle sera présentée le 24 février de 19 h à 20 h pour la dernière journée de la campagne.

Travail d’équipe

La CADEUL, de son côté, affirme qu’elle travaille de concert avec le CPIMH. Le vice-président aux affaires socioculturelles de l’association, Aubert Caron-Guillemette, indique qu’il est très fier de la programmation de la campagne cette année. C’est la variété des activités qui le comble particulièrement, avoue-t-il.

« Beaucoup d’étudiants ont travaillé avec nous pour le développement de la campagne, soit en tant que bénévoles, soit en tant que producteurs de matériel et j’en passe », note-t-il.

Il poursuit en invitant les gens à passer aux kiosques d’infomations, qui seront présents un peu partout tout au long de la campagne, mais également à assister à la présentation du film The Hunting Ground, le 23 février en soirée. La dite projection relate des expériences de harcèlement sexuel ou d’agression vécues par des étudiantes. Elle a été produite par des universités américaines et a mené à un mouvement de pression national concernant les violences sexuelles.

« Je pense que c’est un mouvement social, un mouvement qui fait que les gens sont plus conscients de ces situations-là et se disent ‘‘ un instant, ça suffit ’’, et c’est très bien que ce soit comme ça », complète d’ailleurs Josée Laprade.

L’an dernier, les activités ont attiré environ 750 personnes de la communauté étudiante et du grand public. Dans le cadre de sa deuxième campagne Sans oui c’est non !, l’UL a eu la chance de jouir d’une visibilité prononcée, et ce, principalement en raison de la polémique qui entoure le sujet des violences sexuelles depuis quelque temps au Québec.

Vent d’optimisme

Mme Laprade se dit très satisfaite des efforts entrepris non seulement au niveau universitaire et gouvernemental, mais également à la grandeur de la province.

« L’objectif est de faire émerger un consensus pour les mesures de prévention, d’intervention et de sécurité par rapport aux violences sexuelles, le tout pour faire en sorte que le Québec soit un leader en matière de prévention et d’intervention des violences à caractère sexuel, étant donné que c’est inacceptable », conclut-elle.

La programmation complète et détaillée des activités est disponible ici.

 

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