Programme mentor : Mieux affronter le monde du travail

Chaque année depuis 2005, le Service de placement de l’Université Laval (SPLA) jumelle une centaine d’étudiants à des professionnels d’expérience. L’année 2014-2015 est d’ailleurs un record pour le programme de mentorat avec 106 jumelages et 90 mentors qui ont pris sous leur aile un ou plusieurs finissants. Rencontres.

Le 20 novembre dernier, un 5 à 7 au pavillon Alphonse Desjardins donnait le coup d’envoi de la huitième saison du programme. Cette soirée a permis à tous les mentors et mentorés de se rencontrer à l’Université et de faire de ce moment un événement réseautage.

Cette initiative vient des conseillers en emploi qui cherchaient à offrir une opportunité de réseautage aux étudiants en fin de cycle, notamment afin d’assurer leur transition entre études et travail et de valider leur choix de carrière.

Trouver son mentor

Pour Marie-Hélène Gilbert, étudiante à la maîtrise en santé communautaire, c’était une expérience à saisir : « C’est ma dernière année d’études et je me questionne beaucoup sur mon avenir. C’est l’occasion de me faire des contacts et de connaître les opportunités d’emploi que je connais encore peu dans mon secteur », explique-t-elle.

De la mi-septembre à la mi-novembre, les étudiants pouvaient consulter les offres de mentors disponibles sur le site du SPLA en fonction de leur domaine d’études ou de leur choix de carrière. La fiche du mentor est anonyme et ne donne pas le nom de l’entreprise pour laquelle il travaille. L’étudiant devait donc se fier au parcours dans le secteur d’activité, aux différentes fonctions occupées et aux valeurs du mentor. Pour Annabelle Brossard, étudiante à la maîtrise en gestion des entreprises, c’est ce dernier critère qui a influencé son choix : « Il y avait beaucoup d’offres dans mon domaine, mais ce qui m’a plu chez mon mentor, ce sont ses valeurs au travail qui se reflètent d’ailleurs dans ses expériences. C’est vraiment ce partage qui m’a attirée », raconte-t-elle.

Une fois que l’étudiant a trouvé le ou les mentors qui peuvent l’intéresser, il doit envoyer une lettre de présentation et un CV pour convaincre le professionnel qui doit le choisir. Libre ensuite au mentor de suivre un, deux ou plusieurs autres mentorés selon ses envies et sa disponibilité.

Quand Marie-Hélène a lu la fiche de son futur mentor, c’était une évidence de poser sa candidature pour l’avoir : « J’ai tout de suite vu qu’on avait des domaines en commun et qu’il allait pouvoir m’apporter des choses. Je ne cherchais pas forcément quelqu’un qui était pile dans mon domaine, mais justement quelqu’un qui allait m’emmener ailleurs », a-t-elle précisé.

Des mentors prêts à s’investir

Si les mentors sont très sollicités, beaucoup disent reconnaître assez facilement le jumelage qui leur convient. C’est le cas de Maxime Ouellet qui travaille au Ministère de la Santé et participe pour la troisième année au programme. Le mentor de Marie-Hélène dit avoir vu dans sa candidature « beaucoup de dynamisme et de motivation ». « J’avais eu trois candidatures, mais la sienne était la plus près de mes intérêts et de ce que je pouvais apporter. C’est un échange avant tout ! », soutient-il.

Les jumelages ont été révélés après la dernière vague de candidatures à la mi-novembre. Certains mentors avaient déjà rencontré leur(s) mentoré(s) une ou deux fois avant la soirée de lancement de la saison. Au restaurant ou chez eux, le lieu de ces moments d’échange est à leur choix pour informer sur le monde professionnel de manière informelle.

Selon Marie-Hélène Larouche, coordinatrice du programme et conseillère en emploi au SPLA, la force du mentorat est sa flexibilité : « On offre un journal de bord aux jumelés qui peut leur servir de guide avec certains exercices et des grands thèmes à aborder. Libre à eux de le suivre ou non, ça peut leur servir de point de départ ou d’inspiration. Ce qu’on veut avant tout, c’est qu’il y ait une relation qui se créé et qu’ensemble, ils clarifient leurs attentes respectives. » Seule contrainte qu’impose le SPLA : quatre rencontres sont exigées entre les mois de novembre et avril.

Malgré des horaires chargés et d’autres activités bénévoles diversifiées, les mentors font généralement preuve d’une grande disponibilité pour leurs mentorés, que ce soit pour répondre à des questions par courriel ou pour aller au-delà des rencontres imposées.

Trouver des professionnels d’expérience prêts à s’investir n’est pas toujours évident selon Marie-Hélène Larouche, qui précise que « la facilité de trouver un mentor joue aussi avec le marché de l’emploi. Les participants dans des secteurs comme la philosophie, la théologie, la psychologie ou la santé sont plus difficiles à trouver, car ils sont plus rares. » Les principaux domaines d’études représentés sont l’administration (approximativement 30-40%), les sciences et génie (15%), les sciences sociales (15%) et les lettres (10%). Depuis sa création en 2006, le SPLA a procédé à 479 jumelages.

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