Protection des écosystèmes marins

Depuis le 8 juin dernier, la SNAP Québec et Québec-Océan font circuler une pétition exigeant que le gouvernement québécois établisse de nouvelles politiques concernant la protection des milieux marins. Le document, signé par 3589 citoyens, a été présenté la semaine dernière par le député de Québec Solidaire, Amir Khadir, le 23 septembre.

Depuis le rapport publié en 2008 par la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP), la protection des écosystèmes marins est devenue un dossier important. La conservation des richesses naturelles est la source de beaucoup de débats ces derniers temps et la SNAP s'est donné comme mission de dénoncer l'immobilisme du gouvernement canadien. «Le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent, créé il y a plus d'une décennie, est la seule réelle aire marine protégée au Québec – ce qui représente moins de 1% de notre superficie marine. Nous déplorons qu'il n’existe à présent aucune stratégie propre au milieu marin pour pallier au manque d'aires protégées», déclare Patrick Nadeau, directeur de la conservation pour SNAP Québec.

Il faut tout d'abord comprendre de quelles manières un écosystème marin peut être protégé. Premièrement, Environnement Canada peut déclarer une zone Réserve marine de faune (RMF), ce qui signifie qu'aucune activité, outre la recherche, la conservation, l'interprétation et, parfois, la chasse réglementée, n’est permise. Il y a ensuite l'association des Aires marines nationales de conservation (AMNC), qui prohibe toute forme d'activité commerciale directement liée à l'exploitation des ressources naturelles. La dernière mesure pouvant être prise en considération s'applique aux endroits situés au large des côtes. Le ministère des Pêches et des Océans peut créer des Zones de protection marines (ZPM) en régulant la pêche, ce qui assure la pérennité des espèces animales en danger d'extinction. Ces trois types de réglementation sont appelés des AMP – des Aires marines protégées.
 
La SNAP vise à convaincre Québec de se doter d'un plan axé vers la création d'aires protégées. Non seulement elle encourage l'initiative des politiciens d'ici, mais elle cherche aussi à stimuler une collaboration avec Ottawa pour que le pays puisse atteindre les objectifs fixés. Effectivement, en 2006, lors de la Convention sur la diversité biologique (CDB), le Canada et plusieurs autres pays se sont engagés à protéger 10% des écosystèmes à risque d'ici 2010, incluant les écorégions marines et côtières. Loin d'avoir respecté ses engagements, le Canada vise donc maintenant à créer un réseau représentatif d'AMP d'ici 2012.
 
Côté provincial, le gouvernement du Québec a lui aussi fait des promesses; on veut augmenter à 12% la superficie d'aires protégées sur notre territoire. Aucune spécification ne concerne le secteur marin en particulier. On peut par contre déjà voir des développements dans le dossier: le 23 mars dernier, l'Assemblée nationale adoptait à l'unanimité une motion déclarant le Saint-Laurent comme patrimoine national à protéger, sans spécifier de quelle façon.

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