Photo : Frédérick Durand

Québec solidaire de passage à l’UL

Dans le cadre d’une tournée préélectorale, Manon Massé et Gabriel Nadeau-Dubois étaient de passage à l’Université Laval pour parler avec les étudiant(e)s du projet de société qu’offre Québec solidaire et des façons de la réaliser. C’est près d’une centaine d’étudiants qui ont répondu présents au rendez-vous. 

Les deux porte-paroles affirment que la prochaine élection en sera une importante pour la gauche et le mouvement indépendantiste au Québec. « Les changements fondamentaux passent par un changement du gouvernement », estime l’ex-leader étudiant dans son discours.

Découragée par les vieux partis et principalement par le gouvernement libéral, Manon Massé souligne les importantes coupes dans tous les services sociaux et accuse le gouvernement libéral d’hypocrisie. «C’est tout le système économique actuel qui nous amène dans le mur », avance-t-elle.

Québec solidaire se dit prêt à remédier à ce Québec qui, selon eux, va très mal. « Bâtissons un Québec démocratique, égalitaire, où l’économie est au service du bien commun et l’environnement », relève le programme de QS. Ce grand changement passe par un salaire à 15$/h, des services publics de qualité, une lutte féroce contre les changements climatiques, mais surtout par l’indépendance du Québec, affirment les deux porte-paroles.

De plus, ils soulignent la place des jeunes dans ce vent de changements. « Votre génération, vous faites face à des urgences que ma génération n’avait pas », explique la députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques, concernant les changements climatiques.

« Gratuité des CPE jusqu’aux études supérieures » 

Le député de Gouin, Gabriel Nadeau-Dubois, est revenu d’entrée de jeu sur la grève étudiante de 2012 et ses impacts sur la société québécoise. « J’ai réalisé que j’appartenais à une génération politisée, prête à défendre ses idéaux », souligne-t-il.

Toutefois, l’ex-leader étudiant n’a pas tardé à exprimer sa déception. « J’ai eu l’impression qu’en 2012, on avait un débat. Malheureusement, ce débat-là est tombé. Les libéraux ont coupé, coupé, coupé, des CPE jusqu’à l’enseignement supérieur. » Il critique le creux historique dans les investissements au niveau universitaire.

La revendication fondatrice de QS est la gratuité scolaire du CPE jusqu’au doctorat. Les porte-paroles estiment que ce n’est pas une dépense, mais un investissement. « Plusieurs des problèmes de santé, sociaux peuvent être réglés par l’éducation », explique GDN, qui fait de la gratuité un de ses principaux combats.

Le Québec : une république inclusive

Le programme de QS repose sur un projet : « Notre mur porteur, c’est l’indépendance du Québec », martèlent les deux députés. Ce Québec de QS passe par l’instauration d’une assemblée constituante. « Ce n’est pas juste une mécanique, c’est une stratégie de mobilisation. Un projet radicalement démocratique. Un projet qui va refléter les valeurs du Québec », explique Manon Massé.

La clé de la réussite, c’est les jeunes. « C’est souvent les jeunes qui amènent un changement essentiel », explique la porte-parole de QS. Souvent perçu comme un vieux projet par la nouvelle génération, c’est l’absence de frénésie collective et les nombreuses défaites du mouvement souverainiste dans les dernières années, qui expliquent, selon lui, l’indifférence des jeunes face à l’indépendance.

L’ex-leader étudiant croit aussi le mouvement souverainiste a perdu beaucoup de temps à débattre et à se chicaner sur les moyens et les mécaniques d’une future séparation plutôt que de se concentrer sur le potentiel de cette dernière. « Il faut un projet d’émancipation pour toutes et tous, qui ne laisse personne derrière. On est capable de le faire au Québec. », conclut le député.

Lors de la dernière élection en 2014, Québec solidaire a récolté 7,63% des votes. Le parti compte trois députés à l’Assemblée nationale.

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