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Repenser les écoles du Québec avec le projet Schola

Le gouvernement provincial a récemment annoncé que près de 740 millions de dollars seraient investis pour rénover les établissements scolaires partout dans la province. Pour procéder à la remise sur pied des écoles les plus mal en point, le projet de la plateforme Web Schola.ca lancé par une union de facultés de l’Université Laval visera à guider ceux qui procéderont au réaménagement en s’assurant que leurs choix soient bénéfiques pour la réussite éducative des étudiants.

Le Plan québécois des infrastructures prévu sur une décennie complète, soit de 2017 à 2027 prévoyait injecter d’importantes sommes afin de construire et de moderniser les écoles primaires et secondaires partout au Québec, aujourd’hui obsolescentes, n’étant plus conformes aux normes de bâtiments actuels qui datent de 1989.

« Ces infrastructures vieillissantes font face à plusieurs défis qui sont apparus depuis les années 1970. Par exemple, l’intégration d’élèves avec des besoins particuliers, l’essor de la culture numérique, le travail coopératif en classe et l’augmentation de la fréquentation des services de garde », a expliqué Carole Després, professeure en architecture à l’Université Laval et responsable de Schola.

Elle dénonce entre autre la difficulté des écoles à s’adapter aux nouvelles réalités du monde scolaire, poursuivant l’objectif d’offrir, d’ici 2022, des outils utiles aux enseignants, parents et architectes pour améliorer le milieu scolaire dans lequel vivent les élèves au quotidien et pour favoriser leur réussite.

Pour pallier à ces défis, la plateforme libre d’accès s’inscrit dans une perspective de développement durable élaborera des plans de perfectionnement des infrastructures et des équipements des établissements du réseau. On repensera ainsi « l’organisation intérieure des écoles, la manière dont les pièces s’organisent […], le type de mobilier qu’on y retrouve », en plus d’offrir aux enseignants des recommandations pour améliorer les commodités de leurs locaux.

Un groupe de dix chercheurs provenant de différents domaines collaborera pour fournir sur le Web une « plateforme [en guise de] référence, un coffre à outils pour les gens engagés dans la rénovation du parc scolaire », a lancé la professeure d’architecture. Ils œuvrent respectivement au sein de l’École d’architecture, de l’École de design et du Département d’études sur l’enseignement et l’apprentissage.

Investissements sans précédent

Jusqu’à maintenant, un budget de 1,215 milliard de dollars aurait été alloué à ces chantiers de rénovation, sans compter le montant de 400 millions également annoncé l’été dernier pour la construction et l’agrandissement d’écoles. De plus, on a offert un autre 15 millions aux commissions scolaires, en vue de réaliser des travaux d’une urgence plus significative.

Quant à lui, le projet de recherche-action Schola fortement appuyé par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MESS) a bénéficié d’un financement de 2,54 millions de dollars alloué sur une période de cinq ans.

«Des écoles plus attrayantes et stimulantes favorisent directement la réussite éducative des élèves et l’amélioration du quotidien du personnel qui y travaille », a avancé le ministre de l’Éducation Sébastien Proulx lors de l’annonce du budget, deux mois plus tôt qu’à l’habitude pour que les commissions scolaires entament les travaux le plus vite possible.

La rectrice de l’Université Laval, Mme Sophie D’amours s’est également montrée en faveur du projet d’innovation en architecture scolaire. C’est « un grand projet interdisciplinaire, comme on les aime, un grand projet qui relèvera un défi de société important, a-t-elle certifié avec optimisme. Il s’inscrit dans une démarche qui est claire, du ministère, du gouvernement, visant à améliorer toutes nos capacités pour soutenir la réussite éducative et dans toutes ses perspectives. »

Projets conjoints

Alors que 3 millions avaient précédemment été investis dans le projet Lab-École lancé à l’automne, Proulx soutient que celui-ci s’effectuera en complémentarité avec Schola, toujours dans l’optique de penser à l’école du futur.

Lab-École procède à des « études de cas sur des écoles neuves, a précisé Carole Després. Nous, on n’est pas du tout là-dedans. On travaille sur la rénovation des écoles existantes, et ici c’est une démarche scientifique. » Elle ajoute aussi que l’approche de son équipe sera participative, car elle interviendra directement avec les décideurs des milieux de travail, tant en architecture qu’en design.

Bien que la majorité des écoles primaires et secondaires ont été construites il y a près d’un demi-siècle, Mme Després estime qu’elles n’ont «jamais été repensées en profondeur pour servir la diversité des manières d’enseigner, la diversité des élèves».

Les infrastructures d’écoles primaires seront d’abord examinées, leurs besoins étant plus criants, alors que l’on se penchera sur le cas des écoles secondaires dès 2020.

« Répondre aux besoins scolaires actuels n’est pas suffisant, il faut anticiper ceux de demain, dans la perspective d’un nouveau cycle de vie architectural », a conclu la rectrice.

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