Eugénie Brouillet, vice-rectrice à la recherche, à la création et à l’idéation de l’UL ; Photo : Élia Barbotin

Faire l’état des lieux en sciences sociales

Dans le cadre de la Semaine de la recherche en sciences sociales qui se déroule du 4 au 6 décembre, au Musée de la civilisation de Québec, Impact Campus s’est entretenu avec le doyen de la Faculté, François Gélineau, pour faire le point sur les défis et les enjeux de son domaine. 

Exclusion, discrimination, radicalisation. Ces grands enjeux de société sont au cœur de la Semaine de la recherche en sciences sociales. Pour le doyen de la Faculté, il était primordial de trouver un thème rassembleur, un thème « autour duquel l’ensemble des professeurs pouvaient se retrouver et avoir quelque chose à dire ».

Cette première édition s’inscrit dans la longue tradition d’engagement social de la Faculté des sciences sociales, dit le professeur titulaire au Département de science politique. Selon lui, cet engagement est l’une des grandes forces de son corps professoral. « On a une longue tradition d’engagements sociaux. Nos professeurs et nos chercheurs vont se prononcer dans l’espace public sur des enjeux. Ils vont nourrir les débats et c’est important », souligne-t-il.

« Nos disciplines vont chacune avoir quelque chose à dire sur les enjeux actuels et peuvent toutes apporter des solutions concrètes à ces enjeux », assure le doyen. Il rappelle aussi que, historiquement, la Faculté des sciences sociales de l’Université Laval a nourri plusieurs réflexions et participé aux changements lors de la Révolution tranquille.

Sauver les humanités

« Le financement, je vous ne le cacherai pas, c’est un grand défi pour l’ensemble des facultés, mais encore plus pour celles des sciences humaines et sociales », constate François Gélineau. Même si certaines d’entre elles parviennent tant bien que mal à pallier aux difficultés reliées au manque de financement, le doyen souhaite mieux pour les universités, de manière générale. « À long terme, on espère que le gouvernement va réinjecter des fonds dans le système », plaide-t-il.

Il soutient toutefois qu’un objectif commun lie les différents Départements. « On entretient d’excellentes relations entre les doyens des facultés qui touchent l’humanité. On est toutes et tous préoccupé(e)s par les enjeux de financement et de valorisation », témoigne-t-il, soulignant que l’exercice se pose plus que nécessaire dans ce contexte difficile.

L’expert en politique comparée estime que les disciplines liées aux sciences sociales apportent des compétences nécessaires, peu importe son champ d’études ou son métier. « Savoir argumenter, savoir regarder les évènements avec un certain recul, développer un esprit critique. Ce sont des notions importantes », explique-t-il.

Un nouveau microprogramme

Le Département de science politique offrira un nouveau microprogramme, dès janvier 2018, sur les enjeux contemporains du monde arabe et du Moyen-Orient. Le projet répond au désir de la Faculté « de sensibiliser les étudiants qui ne sont pas dans nos programmes sur ces grands enjeux en leur offrant la possibilité d’intégrer des formations dans leur cheminement », soutient le doyen.

Le programme de neuf crédits intègre plusieurs disciplines dont l’anthropologie, la science politique et la sociologie. « On tente de lui donner une certaine structure, permettant aux étudiants d’avoir une compréhension plus complète d’un enjeu », explique l’enseignant.

Au final, les étudiants pourront « examiner et mieux comprendre les grands enjeux du monde arabe et du Moyen-Orient contemporains » pour ainsi saisir la complexité du monde arabe et des situations géopolitiques au Moyen-Orient, espère le Département.

Consulter le magazine