La technologie au service de la science : un outil pour prédire la récidive du cancer du poumon

Une grande avancée clinique est annoncée dans la presse canadienne. En effet, un article publié dans la revue scientifique Nature nous apprend qu’une étude a été réalisée par des chercheur.ses des universités Laval et McGill. Cette nouvelle méthode de prédiction de récidive du cancer du poumon est déjà relayée par plusieurs médias – Le Soleil, Radio Canada. Cet essai clinique s’inscrit comme un progrès scientifique visant à servir l’intérêt commun.

  Par Joyce Shabani, cheffe de pupitre société

 

Cancer du poumon

Commençons par rappeler que le cancer du poumon est la forme de cancer la plus souvent diagnostiquée au Canada. C’est également la principale cause de décès par cancer dans le pays, selon la société canadienne du cancer. Ainsi, cette maladie prévaut de grandes recherches depuis les années 40, durant lesquelles le taux de survie était seulement de 25% d’après la société canadienne du cancer. Les progrès se faisant, les taux de survie peuvent atteindre les 70% selon le stade auquel est diagnostiqué le cancer. Cela représente une marge de manœuvre considérable grâce à ce type d’avancée.

 

Nouvelle Méthode

Conçue en partie grâce aux nouvelles technologies, cette méthode servirait aux personnes ayant déjà subi une résection d’une tumeur pulmonaire en vue de leur cancer. Auquel cas la méthode développée garantirait avec 95% de précision la prédiction de la réapparition du cancer chez les personnes ayant déjà subi la résection chirurgicale. Pour ce faire, les chercheur.ses décrivent un long processus durant lequel ils ont eu recours à des ressources « précieuses » pour la communauté de recherche sur le cancer du poumon. La haute technologie et précisément l’intelligence artificielle semblent être au cœur des études menées, offrant une meilleure analyse de certaines données.

 

Des outils au service de la science

L’imagerie par cytométrie de masse, par exemple est un outil permettant d’analyser des cellules uniques avec une profondeur sans pareille avec de petits échantillons. Les chercheur.ses s’en sont servis afin de caractériser les différents types de cellules présentes dans le micro-environnement de chaque tumeur ainsi que leur localisation. Pour associer les éléments observables sur les images, les chercheur.ses ont eu recours à l’intelligence artificielle. Les équipes des professeurs Logan Walsh et Daniela Quail, de l’Université McGill et de Philippe Joubert, de l’Université Laval tirent un résultat après avoir analysé les tumeurs provenant de 416 patients opérés. C’est après un essai clinique sur un groupe de 60 patients du Centre Universitaire de santé universitaire McGill qu’ils ont pu valider le résultat.

 

Progrès cliniques et Ingéniosité

Les chercheur.ses prétendent avoir développé une méthode qui pourrait véritablement impacter la pratique clinique. Philippe Joubert, professeur à la faculté de médecine de l’université Laval, s’exprime justement à ce propos et soutient qu’« elle pourrait révolutionner la prise en charge de la majorité des patients chez qui un cancer du poumon sera détecté ». Étant donné que 40% des personnes opérées pour le cancer du poumon devront faire face à une récidive de leur maladie, cette étude sera forcément nécessaire pour le suivi médical de toutes ces personnes. D’autant plus que selon Philippe Joubert, en milieu clinique « nous ne disposons d’aucun outil prédictif aussi performant. » Que de progrès, d’innovations et d’ingéniosité !

 

crédits photo : Université Laval

 

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