Des exemplaires de l'Anthropen. Crédit photo : Département d'anthropologie de l'UL

Un dictionnaire anthropologique publié à l’Université Laval

Un dictionnaire sociologique nouveau-genre a été lancé à l’Université Laval le 19 septembre dernier. Se voulant moderne et accessible,  Anthropen est le fruit du travail de Francine Saillant, professeure émérite du Département d’anthropologie de l’Université Laval, et de Mondher Kilani, de l’Université de Lausanne, en Suisse. De nombreux étudiants de l’Université Laval font également partie du projet.

Le dernier dictionnaire du même type de langue française datait de 1992 au pays, ce qui fait qu’évidemment, plusieurs termes actuels manquaient à l’appel. « Nous voulions renouveler les données et la discipline par un nouvel outil de référence », explique d’emblée Mme Saillant en entrevue avec Impact Campus. 

L’idée de créer un dictionnaire adapté à la réalité d’aujourd’hui germait depuis un bon moment déjà à la faculté. Il y a une dizaine d’années, la professeure avait participé à un colloque d’anthropologie et de culture globalisée, où l’objectif était de créer des réseaux entre différentes personnes de la Francophonie.

Puis, en 2011, les co-directeurs du dictionnaire Anthropen ont rédigé le Manifeste de Lausanne. Cela s’est réellement avéré le point de départ de leur dictionnaire des temps modernes. « C’était un premier exercice pour se faire la main. De là est venue l’idée du dictionnaire et de cette science », poursuit-elle.

Anthropen est un dictionnaire accessible en ligne où 300 termes pour définir l’anthropologie moderne s’y retrouvent. Il y a certes des termes classiques sur des sujets tels que la religion et les langues, mais il comprend également des termes nouveaux du quotidien provenant du domaine des sciences ou encore de la culture en général.

En date d’aujourd’hui, 59 termes y figurent et 220 autres sont déjà choisis. En ce qui concerne les 80 restants, les co-directeurs se disent « ouverts aux suggestions » et veulent faire du dictionnaire un « outil collaboratif entre plusieurs auteurs qui seraient intéressés ».

Un travail coopératif

La majeure partie du travail du quotidien a été opéré par Francine Saillant et Mondher Kilan. Or, plusieurs personnes ont eu leur mot à dire dans le produit final.

Les étudiants d’anthropologie des cycles supérieurs de l’Université Laval ont bel et bien publié dans le dictionnaire. L’explication du terme hip-hop, par exemple, a été ajoutée au dictionnaire grâce à l’initiative d’un jeune doctorant universitaire, lui qui a consacré sa thèse à ce même sujet.

Comme il reste encore des termes à choisir, Mme Saillant indique qu’une collaboration avec d’autres étudiants est toujours sur la table et que ceux-ci sont invités à proposer des entrées qui pourraient éventuellement s’ajouter à l’Anthropen.

« Des anthropologues, mais également des gens provenant d’autres disciplines peuvent écrire », confirme-t-elle. Un comité éditorial international, composé de 20 personnes, travaille actuellement au soutien de cette initiative. « C’est un dictionnaire international, et il permet vraiment un réseautage international d’auteurs », soutient l’enseignante.

Elle souligne toutefois qu’en compagnie de M. Kilnani, il est essentiel de revoir chacune des entrées du dictionnaire Anthropen. « Nous réfléchissons sur les termes de chaque champ, surtout en ce qui a trait aux incontournables. »

Partenaires majeurs

Même si le dictionnaire est déjà accessible en ligne (anthropen.org), l’interface devrait subir quelques modifications prochainement. « Nous voulons le rendre plus dynamique, pour que ça aille dans la lignée des réseaux sociaux », promet Mme Saillant.

Comme on peut l’imaginer, le fait de concevoir un dictionnaire anthropologique moderne représente une tâche colossale. Fait intéressant à noter : l’idée du dictionnaire Anthropen et le travail réalisé proviennent majoritairement de professeurs impliqués, d’étudiants passionnés et d’organismes liés à l’Université Laval qui ont soutenu leur travail.

Le résultat final n’aurait donc pas été le même sans le soutien notable de la revue Anthropologie et Sociétés, du Centre de services en technologies de l’information et en pédagogie (CSTIP), du Centre de recherches Cultures-Arts-Société (CELAT) ou encore du département d’anthropologie lui-même. La bibliothèque de l’Université deviendra elle aussi, sous peu, un partenaire de ce projet sur le campus.

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