Courtoisie Martin Gagnon

Une station météo à l’UL

Les caprices de Dame Nature n’ont plus de secrets pour les habitués du campus depuis quelques années. Fondée grâce au fruit du travail des étudiants en génie électrique et informatique, la station météo de l’UL offre aujourd’hui une multitude de services et d’images en direct. Impact Campus est allé voir le projet.

Tout a commencé lorsque quelques universitaires de la Faculté des sciences et de génie se sont intéressés à la météo. Dans le cadre de certains cours donnés par le professeur Xavier Maldague, spécialisé en imagerie thermique et en vision numérique, ces étudiants ont d’abord eu à créer des stations autonomes.

« Les plus engagés, à des stages par exemple, devaient construire des dispositifs météorologiques autosuffisants, capables d’alimentation indépendante par des panneaux solaires », explique Martin Gagnon, technicien expert au Département de génie électrique depuis 8 ans. C’est lui qui a construit et installé les dispositifs, situés sur le toit du pavillon Adrien-Pouliot.

L’initiative à la base étudiante est rapidement devenue l’affaire de tout un département lorsque ses enseignants ont constaté son utilité et sa pertinence dans un contexte d’apprentissage. « Après deux ou trois travaux concluants des étudiants, il a été décidé d’acheter une station météo professionnelle, munie d’équipements spécialisés, tels des capteurs, des microcontrôleurs et une programmation derrière tout cela », poursuit-il.

Les applications concrètes

Sur le site web de Météo-Laval, une caméra IP offre l’image en direct du Grand axe de l’UL, mise à jour une fois par seconde. Des avances rapides sont également disponibles sur la plateforme. Par heure, par jour ou par mois, ces timelapses permettent l’observation « des fluctuations des niveaux de l’eau, de la coloration des feuilles à l’automne ou encore de l’arrivée de la neige ou du verglas en hiver », résume M. Gagnon.

Un détecteur d’éclairs est également disponible sur la toile. C’est Bruno Dionne, analyste informatique à l’UL, qui a rendu possible l’achat de ce dispositif par un généreux don. L’été, plusieurs organisations ont à se servir de l’outil. C’est le cas du Festival d’été de Québec (FEQ) qui a utilisé le site pour la préparation de son événement. « Le FEQ a utilisé nos données pour vérifier l’avancée des éclairs durant ses spectacles, détaille le technicien. Évidemment, tout est accessible, gratuit et libre d’utilisation à quiconque sur Internet ».

Même à l’interne, entre les instances lavalloises, le service météorologique fait beaucoup parler de lui. Le Service des immeubles de l’UL utilise certaines valeurs moyennes pour son système de climatisation. « Je sais qu’on utilise la température, la vitesse et la direction du vent pour contrôler le chauffage intelligent de certains bâtiments, comme le Stade Telus », exprime l’employé de la Faculté des sciences et de génie.

Des innovations possibles

Tant d’attention et de clics ont de quoi épater le technicien expert pour qui l’effervescence autour de la station est assez surprenante. « C’est particulier, parce qu’avec la station météo, le budget est minime, mais on a déjà reçu au-dessus de 30 000 clics, ce qui surpasse bien d’autres concepts de la Fondation canadienne de l’innovation, qui sont plus recherchés », rigole-t-il.

Évidemment, il ne s’agit que d’une station expérimentale et l’équipe ne pense pas vraiment à d’importants investissements pour le futur. Toutefois, Martin Gagnon ne cache pas que certaines idées sont sur la table. « On souhaite éventuellement ajouter d’autres caméras et certains capteurs supplémentaires, qui mesureraient l’intensité du son ou encore le spectre de la lumière », détaille-t-il. Le comité responsable du développement durable de l’Université a même déjà signifié son intention à intégrer la station dans son programme d’innovations technologiques.

D’ici là, pour voir l’initiative et ses fonctions par vous-même, rendez-vous au http://meteo-laval.gel.ulaval.ca/

Consulter le magazine