Gain important pour les futurs psychologues

L’impasse entre les futurs psychologues et le gouvernement du Québec pourrait tirer à sa fin. Le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MÉES) entend donner suite au rapport de l’expert Luc Granger, qu’il a mandaté l’été dernier, et aller de l’avant avec l’octroi de bourses aux doctorants en psychologie.

Depuis le mois de septembre, de nombreux doctorants en psychologie boycottent une année obligatoire d’internat. Le motif : exiger une rémunération pour les 1600 heures de travail dans le réseau public et parapublic. L’année d’internat obligatoire demande d’effectuer environ 80 % de la tâche d’un psychologue professionnel.

Le boycottage pourrait néanmoins bientôt tirer à sa fin. Dans son rapport remis au début du mois de novembre, le professeur et ancien président de l’Ordre des psychologues du Québec, Luc Granger, recommande de rémunérer les étudiants qui en sont à leur année obligatoire d’internat. Selon les données indiquées dans le rapport, 16 % des internes en psychologie au Québec seraient rémunérés. Ce serait principalement les étudiants issus des universités anglophones qui recevraient un soutien financier, puisé à même les fonds universitaires.

À propos des bourses

Granger recommande de calquer le montant offert aux étudiants de Concordia et d’offrir des bourses d’un montant de 25 000 $ à tous les internes en psychologie de la province. Comme il s’agit de bourses, les sommes versées seraient non imposables. L’argent ne proviendrait pas directement des universités, mais bien de l’État québécois. Les coûts évalués à cette nouvelle mesure sont de l’ordre de 6,6 M $.

Or, ce montant proposé par le professeur titulaire est inférieur à celui revendiqué par la Fédération interuniversitaire des doctorants en psychologie (FIDEP). L’organisme demandait initialement 45 000 $, une somme équivalente à ce que reçoivent les résidents en médecine, qui passent de quatre à six années à l’université.

La somme proposée par l’expert du gouvernement se situe également en deçà de ce que reçoivent les internes des autres provinces, dont la rémunération moyenne oscille autour de 31 000 $.

Réaction partagée du côté de la FIDEP

Joint par téléphone, le président par intérim de la FIDEP, Eddy Larouche, indique que la réaction de ses membres est partagée. « C’est certain que c’est un pas important. On passe de rien à 25 000 $, mais il faut cependant savoir quelles conditions sont associées à l’attribution des bourses. » Selon lui, l’écart entre le montant proposé et les revendications demeure considérable.

Une chose demeure certaine : la mobilisation des internes en psychologie se poursuivra jusqu’à ce qu’une entente formelle soit conclue et signée entre la FIDEP et le gouvernement. « Nous avons bon espoir que tout se règle d’ici le congé des fêtes », indique M. Larouche. Nous avons déjà rencontré les représentants du gouvernement à deux reprises et sommes en attente d’une troisième rencontre. »

Milieux saturés?

Si la mobilisation se poursuit pendant encore longtemps, il se peut que certains internes aient du mal à se trouver un milieu de stage. « Chaque année, nous réussissons de justesse à placer tout le monde », informe Eddy Larouche.

Il est donc possible que la demande de stage surpasse l’offre disponible, dans l’éventualité où ceux et celles qui auraient dû compléter leur internat cette année l’amorcent en même temps que leurs collègues de la cohorte suivante.

« On risque de devoir s’ajuster, mais nous comptons sur la collaboration de l’Ordre des psychologues, qui nous soutient dans nos revendications », conclut M. Larouche.

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