Photo: Courtoisie

Zéro déchet: plus qu’une nouvelle vague, un mode de vie nécessaire

Le 24 octobre dernier, Impact Campus a assisté à la Conférence Zéro Déchet et alternatives à l’incinération au Cégep Limoilou. Organisée par le Mouvement pour une ville zéro déchet et présentée par Karel Ménard, cette conférence a réuni plus de 100 personnes afin de discuter d’enjeux écologiques précis et propres à la ville de Québec. Mathieu Goulet, membre et porte-parole de ce mouvement, reste positif concernant l’évolution de ce mode de vie.

Lancé officiellement en janvier 2018, le Mouvement pour une ville zéro déchet, comme son nom l’indique, lutte pour pallier aux différents problèmes liés au recyclage et au tri des matières résiduelles. Cette initiative permet alors de participer aux changements dont l’environnement a urgemment besoin. Mathieu Goulet, porte-parole de ce mouvement, explique que leur objectif est d’avoir une initiative zéro-déchet au niveau de la ville et de ses citoyens. Par ailleurs, leur champ d’action cible également les restaurants et les multilogements (pas toujours adaptés au tri et au recyclage).

L’incinérateur: solution ou problème ?

Karel Ménard, directeur général du Fond Commun Québécois pour une Gestion Écologique des Déchets (FCQGED), et conférencier pour la soirée, partage les raisons pour lesquelles l’incinérateur n’est pas le meilleur choix pour la gestion des déchets. En effet, il débute avec une note d’humour en mentionnant que «l’être humain est le seul animal qui produit des déchets qui ne retournent pas à la terre» en comparaison avec les autres espèces.

La plupart des déchets sont des produits conçus pour un usage unique. Une culture du jetable, devenue un fléau pour l’environnement.

Concernant l’incinération, Karel Ménard dévoile que la récupération d’énergie produite à partir de déchets est incompatible avec une gestion écologique. Il a présenté les raisons pour lesquelles l’incinération est un frein au développement durable. Dans les grandes lignes : elle détruit les ressources, elle coûte cher et crée plus de problèmes environnementaux qu’elle n’en règle.

De plus, il ajoute qu’elle est la source de problèmes sociaux, sachant qu’il arrive que ce genre d’infrastructures soient installées dans des quartiers où les citoyens sont moins éduqués et moins informés sur le sujet. Toutefois, même si l’incinérateur de la ville de Québec est situé dans Limoilou, c’est l’un des quartiers où il y a une conscientisation forte vis-à-vis face à l’environnement.

Un but précis

Mathieu Goulet explique que la naissance de ce mouvement est justifiée par un désir collectif de changer les choses. Il tenait à ce que l’initiative zéro-déchet dépasse le«j’fais mon shampoing [et] j’ai une brosse à dents en bambou». Les membres qui le composent veulent vraiment avoir un impact plus large.

Cette organisation se considère comme un «chien de garde» par rapport à la ville de Québec. En effet, même s’il y a déjà un comité de vigilance pour l’incinérateur, ils veulent avoir des membres du mouvement dans ce comité, afin de pouvoir soumettre leurs idées, et aussi trouver des solutions. L’objectif est aussi de surveiller le plan de mis en œuvre de la ville afin de voir ce qui est fait, voir ce qu’il manque et apporter sa pierre à l’édifice.

Enfin, le porte-parole estime qu’une plus grande sensibilisation faite au niveau de la population pourrait engendrer une réduction des déchets (et donc la consommation), ce qui simplifiera leur gestion. Les initiatives individuelles sont saluées, cependant l’organisation valorise encore plus les actions collectives. Mathieu partage le fait que le mouvement «est plus sur le nombre plutôt que sur l’individuel […] en se mettant ensemble on va plus loin et on est fort».

Le saviez-vous ?

Un gros amalgame est fait entre la récupération et le recyclage. La récupération, c’est l’action de récupérer les déchets et d’essayer de les classer par catégorie (verre, déchet, plastique…). Quant au recyclage, c’est un processus un peu plus complexe qui commence bien après le ramassage par un camion et le centre de tri. Conclusion : les citoyens font de la récupération, et non du recyclage.

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