ἀPrends ça court fait sa rentrée

Huit courts-métrages diffusés en deux parties. Films d’animation, courtes fictions et essais visuels ne sont que quelques-uns des genres qui rassemblent les spectateurs au Cercle en ce lundi soir, 27 septembre. Si Prends ça court existe depuis presque 10 ans, il ne lui en aura fallu que deux pour acquérir notoriété et clientèle d’habitués dans la capitale. «Les soirées Prends ça court ont toujours du succès à Québec. Avec le temps, nous voulions que ces rencontres, qui étaient sporadiques, prennent l’aspect d’une routine. Au lieu d’aller au cinéma voir un film, les gens passent la soirée ici et découvrent ou apprécient l’art du court-métrage», explique Catherine Benoît, directrice générale de Spirafilm, coopérative de cinéastes indépendants. La foule présente ce soir-là lui donne raison. Pour six dollars, on a presque de la difficulté à trouver une place assise au Cercle. «C’est le lieu qui nous semble idéal, aussi bien financièrement, pour aider ce genre de projet, que dans sa dimension humaine», ajoute Catherine Benoît.

Sélection diversifiée

La soirée a commencé sous les rires du public devant Marius Borodine d’Emmanuel Hoss-Desmarais. Réalisation impeccable, drôle, quoique touchante, l’introduction de Prends ça court a réchauffé le public avec ce court-métrage très professionnel. Faits divers de Patrick Goyette a suivi, relatant la descente dramatique aux enfers d’un adolescent, histoire de nuancer le tout. Était ensuite présenté Les fleurs de l’âge, gagnant à juste titre du Best Canadian Short au Festival international du film de Toronto en septembre 2010. Un choix intéressant de la part de Prends ça court, avec une belle réalisation et un humour aussi naïf qu’efficace. Il était plus difficile de justifier la diffusion de All flowers in time, une œuvre dont la déconstruction ne semble s’expliquer que par l’envie du réalisateur Jonathan Caouette de couper la tête de Chloë Sévigny en deux, à coups d’effets spéciaux aussi coûteux qu’inutiles. La deuxième partie, consacrée aux films d’animation, était tout aussi intéressante qu’éclectique. Il faut retenir The wonder Hospital de Beomsik Shim, un court-métrage troublant sur la perception de la chirurgie esthétique, ainsi que Sinnamann d’Anita Kill, un court-métrage aussi violent que féerique qui démontre encore une fois que l’animation n’est pas réservée qu’aux enfants. Reste à espérer que l’organisation gardera le cap sur cette diversité pour les soirées à venir.

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