Émotions et déceptions au FC3A

Quatre jours de films délectables, intelligents et différents, présentés en langue originale. Du cinéma comme on n’en voit jamais à Québec. Par le regard de réalisateurs dont les films touchent d’une manière particulière (Afterschool, Il Divo, Estomago), le Festival du cinéma des 3 Amériques (FC3A), qui s’est terminé dimanche dernier, a apporté une vision hypersensible de notre continent. Axé sur le cinéma de répertoire et d’auteur, le festival a pourtant opté pour un film d’ouverture grand public (Grande Ourse : la clé des possibles). Avec le peintre Martin Bureau à la direction photo, le film de Luc Renaud, Une tente sur Mars, s’avéra un des bijoux de l’édition 2009, grâce à ses images blastées, rouges comme la terre de Schefferville. La présence de réalisateurs donna lieu à des moments d’émotion, comme en témoigne Jean-Baptiste Hervé, animateur de l’émission spéciale consacrée au FC3A, sur les ondes de CKRL : «Il ne m’était jamais arrivé qu’un invité pleure en entrevue. La productrice du documentaire No More Smoke Signals, a eu un sanglot en parlant de la cause des Amérindiens au Dakota du Sud, complètement oubliés». C’est aussi ça, le FC3A. Il est à noter que le nouveau virage vert du festival n’a pas fait l’unanimité. Interrogé à la sortie d’une projection, Alain Bélanger, un festivalier assidu, a déploré l’absence de programme papier: «Le dépliant, c’est un aide-mémoire avec lequel il est beaucoup plus facile de planifier.»

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