Et si on achetait Noël ?

La Nativité approche à grands pas. Préparez-vous chrétiens à recevoir l’enfant de Dieu. Dans quel délire suis-je encore plongée? Aucun. N’est-ce pas dans l’espoir de réanimer ce pictural de la crèche, de rappeler ces offrandes d’or, de myrrhe et d’encens que vous vous échevelez dans une course aux présents, sans tenir compte de celui-ci? Ah non? Alors quoi? Vous ne savez plus? Habitude? Il serait peut-être temps de se poser un peu et de revoir nos motivations. Voici donc quelques suggestions afin de repasser les mauvais plis mercantiles du temps des fêtes :

– À la fin de l’exténuante course aux prestiges universitaires, obligez-vous à prendre quelques rotations solaires de quiétude, afin de retrouver le rythme normal de vos battements cardiaques. La majorité d’entre nous devons contribuer au roulement monétaire de notre économie en chute d’escalier afin de garnir de beurre sans sel notre pain quotidien, certes, mais la mise en pratique des conseils à venir réduira de moitié votre budget de décembre. Alors, repos!

– Plutôt que d’asperger la terre de carburant pour vous griller sur les plages des pauvres, foulez plutôt, sous une douce neige, de nouvelles rues de votre quartier. Prenez le temps d’observer, les yeux bien ouverts. Une des belles féeries du voyage consiste à s’accorder le droit de voir pour la première fois, de s’arrêter et d’apprécier.

– Prenez le temps d’écrire ou d’appeler les gens qui comptent pour vous. Nous oublions parfois à quel point un petit geste peut ensoleiller une journée ou une vie.

– Accordez-vous une journée pour cuisiner, faire de la musique, peindre, lire, méditer, danser, tous ces plaisirs que l’on remet chaque fois à la semaine suivante. Donnez-vous la permission d’être bien.

Les offrandes

Il semble que nous en soyons venus à offrir des cadeaux uniquement parce que telle est la convention. Les centres d’achat s’en réjouissent! Dès que les dernières bougies des citrouilles sont soufflées, les étagèrent ploient sous le fardeau des «incontournables». Pour faciliter la tâche de leurs consommateurs, les commerçants de tout acabit ont même développé le concept du certificat-cadeau. Ce dernier permet de répondre à la demande sans s’investir, sans s’impliquer, sans prendre de risques, sans même connaître du tout la personne à qui on remettra ce bon semblable à des milliers d’autres, greffé d’un statique «Joyeux Noël!». Voilà quelques suggestions de cadeaux qui ne se feront pas retourner le 26 :

– Donner du sang.

– Faire du bénévolat (raconter une histoire à des enfants seuls, rire avec une vielle dame, servir à une soupe populaire…)

– Pour ceux qui ne perçoivent la vérité que par l’entremise des documents officiels, offrez-leur un diplôme reconnaissant leurs accomplissements de la dernière année.

– Si vous êtes incapable de vous séparer du classique certificat-cadeau distribuez-en qui donnent droit à deux heures avec vous, à un sourire, à une discussion autour d’un thé… Soyez créatifs!

– Lancez-vous le défi d’acheter uniquement des produits locaux. Ou encore de ne rien acheter du tout! Découvrez une nouvelle vie à la multitude d’objets qui vous entourent.

Brisez les carcans, prenez le temps de célébrer plutôt que de consommer.

Joyeuses Fêtes!
 

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