Jourdain : un lithographe d’avant-garde

Le Bal du lézard est présentement l’hôte de la quatrième exposition de l’illustrateur québécois Fred Jourdain et ce, jusqu’au 27 avril. Cet artiste multidisciplinaire présente une douzaine de ses lithographies, dont les dernières productions hivernales de sa série Interprétation-Portrait. Regard sur un lithographe intègre, humble et passionné.

Plaqués contre les murs du café-bar, les œuvres lithographiques de Jourdain transportent dans un univers où l’on rencontre les plus importants artistes d’hier à aujourd’hui, originaires du Québec ou d’ailleurs. Rares sont les œuvres qui ont une force de frappe instantanée et qui égaient précipitamment. Jourdain est l’un des seuls de sa catégorie à se baser sur une technique de lithographie traditionnelle totalement remise à jour par l’invention, il y a quelques années, d’une machine à presse numérique. Ainsi, certains de ses encadrés plus récents détonnent face aux œuvres beaux-artiennes par leur magnificence, leur picturalité émouvante et leur texture énigmatique.

Fred Jourdain présente, entre autres, quatre nouvelles illustrations (Roger Waters, Miles Davis, Woody Allen et Alfred Hitchcock) qui tanguent vers des aspects davantage néo-impressionnistes que réalistes par leur manière de rendre de subtils détails dans une réalisation. Il a d’ailleurs scanné une photographie de fumée de cigarette pour son illustration de Tom Waits. Bien sûr on reconnaît les traits principaux de ses sujets, mais ils sont revisités, reconstruits d’un angle personnel, émotif et biographique. Un travail qui assurément peut rappeler celui d’Andy Warhol. Tellement que ses œuvres sont en demande de façon exponentielle.

Jourdain est un véritable touche-à-tout. Il jouxte, avec un plaisir fou, diverses techniques plastiques dans le but de produire plusieurs effets sur une même réalisation. Ainsi, on peut croiser l’encre de chine, la gouache, la peinture acrylique, le crayon, l’aérosol, l’aquarelle et la numérisation. Il revisite, avec un plaisir contagieux, chaque icône qu’il admire afin de leur rendre hommage. Un hommage exemplaire puisque même la femme du célèbre bassiste Jaco Pastorius a acheté la lithographie de ce dernier.

Ses lithographies assurent une durée de vie allant au delà de 200 ans et sont offertes à un prix très abordable. Étonnant n’est-ce pas?
 

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