En ouverture, The Barr Brothers. Le quatuor canado-américain, mené par le chanteur Brad Barr, fait un folk rythmé, qui puise ses inspirations tant dans le sud des États-Unis qu’en Afrique. Deux musiciens complètent le duo de frères, dont la harpiste Sarah Pagé, qui maltraite parfois son instrument pour notre plus grand plaisir. Le tout sonne authentique, sincère, notamment la très jolie « Ooh, Belle », et apporte un air frais, neuf.
En vedette principale, Timber Timbre, trio canadien mené par le ténébreux Taylor Kirk, dont on ne voit jamais complètement le visage, caché derrière un rideau de lumières rouges, dont on n’entend jamais véritablement la voix, souvent amplifiée, modifiée. Timber Timbre se cache ainsi pour mettre de l’avant sa musique, sombre, hypnotique, lourde. Les riffs de guitare sont violents, le violon de Mika Posen est parfois agressif. Le spectacle, composé surtout d’explorations sonores, n’était pas fondamentalement mauvais, mais a pu lasser à la longue. Ce fut le cas de certains spectateurs, notamment ceux au parterre, qui se tenaient obligatoirement debout, alors que l’exercice ne s’y prêtait pas forcément.
D’un côté, un jeune groupe qui tente de se tailler une place, avec sous le bras un premier album éponyme sorti sur la même étiquette que ceux de Patrick Watson. De l’autre, un groupe établi sur la scène indie, auteur de quatre albums dont deux autoproduits, et le plus récent, Creep on creepin’on, inscrit sur la plus récente liste du prix Polaris. Entre les deux, une mer de différences, et pourtant un respect mutuel. Dans un même spectacle, du bon et du moins bon, mais une différence complémentaire. Le jour et la nuit. Et il n’était pas obligatoire de choisir son camp.