Le rôle d’une vie

 

PHOTO: Courtoisie

«C’est vraiment une femme exceptionnelle et un personnage gigantesque. Elle était à la fois une mère, une épouse, une religieuse, une fondatrice et une battante. C’est un personnage qui est multiple. Pour une actrice, c’est extraordinaire et ce qui chapeaute tout ça, c’est son grand désir de Dieu. C’est un grand bonheur de jouer ça. Il y a quelque chose qui touche sincèrement l’âme et qui parle au cœur», explique-t-elle en entrevue à Impact Campus.

 

Le projet a pris racine en 1980 lorsque le réalisateur Jean-Daniel Lafond a rencontré la comédienne lors de la représentation à Québec de Marie de l’Incarnation, qui était alors joué par un homme, Marcel Bozonnet. Le projet de film sur la religieuse de Lafond est resté lettre morte puisque Marie Tifo débutait sa carrière et avait choisi d’autres rôles au grand écran.

Mais près de 28 ans plus tard, c’est sans hésitation qu’elle a décidé de plonger dans l’univers de celle née sous le nom de Marie Guyart dans le film Folle de Dieu et la pièce de théâtre Marie de l’Incarnation ou la déraison d’amour. «J’aurais pu rater quelque chose d’extraordinaire s’il [Jean-Daniel Lafond] n’était pas revenu à la charge, parce que c’est probablement le plus beau personnage que j’aurai à jouer de toute ma vie», affirme la comédienne.

Pendant trois mois, les deux complices ont lu près de 800 lettres du célèbre personnage dans une chapelle à Montréal. Marie de l’Incarnation a écrit des milliers de missives à son fils qu’elle a laissé alors qu’il avait 12 ans pour entrer chez les sœurs cloîtrées, à Tours. C’est en 1639 que la religieuse décide de venir à Québec pour éduquer les amérindiennes et les jeunes filles françaises. «Il y avait six maisons dans la colonie. De 1639 jusqu’en 1672, elle a écrit à son fils en lui parlant de tout, de la colonie jusqu’à sa relation avec Dieu», précise Marie Tifo.
La pièce, mise en scène par Lorraine Pintal, s’inscrit dans les activités du 400e de Québec. Elle prendra par la suite la route de l’Europe et reviendra à Montréal, au Théâtre du Nouveau Monde, en juin 2009.

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