Représenter la réalité

Les 12 oeuvres présentées par M. Bordeleau gravitent autour du thème de la métamorphose. L’artiste souhaitait transformer son objet de départ afin de le redécouvrir sous un autre jour. «Je ne veux pas reproduire la réalité. Ça ne m’intéresse pas. J’avais envie de la représenter autrement», a-t-il affirmé.

Les oiseaux constituent la source d’inspiration principale des tableaux de l’artiste. «Cela m’est venu par hasard, alors que j’étais à la maison. Je voyais des oiseaux par la fenêtre et j’ai commencé à faire quelques esquisses pour le plaisir», raconte le peintre. C’est à partir de ces premiers dessins qu’il a peint ses œuvres avec un objectif bien particulier. «Je ne voulais pas faire de beaux oiseaux. Quand on pense à ces animaux, on les voit tout mignons dans un beau paysage. Je voulais défaire cette image». L’homme cherchait également à recréer la gestuelle et les mouvements des volatiles dans ses réalisations. Questionné sur le choix des oiseaux pour ses peintures, il avance qu’ils «ne sont qu’un prétexte pour la création. Cela aurait pu aussi bien être un humain qu’un hangar, par exemple». Alors amoureux des oiseaux, rassurez-vous!

Œuvres personnelles
Denis Bordeleau ne tient pas à lier ses œuvres à un discours particulier pour faire réfléchir ou pour critiquer. «Certains artistes travaillent plus sur les mixtes entre le discours et la beauté en livrant des œuvres porteuses de messages. Je préfère m’attarder sur l’aspect visuel et pictural dans ce que je crée», explique-t-il. L’homme fait sa peinture pour lui avant tout puisque de toute façon, c’est de cette manière qu’il réussit le mieux. Il croit qu’il est important que l’œuvre soit personnelle et appréciée par son auteur, avant de plaire aux autres. «Il y aura toujours des gens qui vont aimer ou pas ce que tu fais. Dans ce cas, aussi bien se faire plaisir!», plaide Denis Bordeleau.

Finissant au baccalauréat en arts plastiques l’année dernière, l’ancien étudiant se plaît dans l’atelier qu’il partage avec 15 autres artistes dans le quartier Limoilou. «Dans l’atelier, je suis libre de faire ce que je veux. Je ne me fais pas soumettre d’idées et je n’ai pas de date butoir non plus», avance M. Bordeleau. Là-bas, l’inspiration ne lui manque pas, les autres artistes de l’atelier lui procurant un «ressourcement artistique». Denis Bordeleau ne garde pas un mauvais souvenir de son séjour à l’université, bien au contraire. «À l’école, on stimule constamment la création artistique. Cela m’a donné une grande ouverture à la créativité». Le peintre a vu évoluer ses œuvres au fil des sessions puisqu’«avant, j’étais plus straight dans ce que je créais. Avec les autres étudiants et les projets, c’était un environnement inspirant et très motivant».

Consulter le magazine