Rock le documentaire

L’idée du documentaire est née devant la vitrine des défunts Anges Vagabonds (disquaire indépendant de Montréal), un jour de Saint-Valentin où Alex Jones (WD-40) et sa copine faisaient un bed-in. «On s’est dit que c’est un événement qui serait sûrement peu connu, pas couvert [par les médias]», se rappelle Michel Couture. Et c’est ce que les deux réalisateurs, eux-mêmes actifs dans le milieu, ont voulu montrer : la réalité des artistes rock underground, leurs motivations et ce qui les pousse à persévérer malgré l’étroitesse du marché et les faibles possibilités de diffusion.

Portrait d’une scène en constante mouvance où les groupes se forment, se transforment et se déforment, le film, tourné en 2002, reflète-t-il une réalité encore tangible ? À travers les discussions des intervenants – Vincent Peake (Groovy Aardvark), Mononc’Serge, Michèle Méthot (Les Anges Vagabonds), pour ne nommer que ceux-là – un constat émerge : le désir de créer avant tout demeure actuel.

Si les artistes ne sont pas underground par choix et qu’ils aspirent à sortir de l’ombre, ils ne rêvent pas en couleurs, selon Michel Couture, qui conserve une vision très réaliste de la situation. «[Au Québec], il n’y a pas d’infrastructure pour un monde musical diversifié. Pour arriver à en vivre, il faut faire ça tout le temps».
Qu’en est-il de la diffusion du documentaire? Des copies ont été données aux groupes participants au film. «On les laisse aller, s’ils ont le goût de le présenter avant les shows. Ils en font ce qu’ils veulent au fond», lance Michel Couture. Un téléchargement sur Internet sera peut-être disponible, mais rien n’est encore confirmé.

Fraternité et audace émergent de ce document brut, réalisé «avec les moyens du bord», par des rockers avant tout, conclut le réalisateur.

La projection au Scanner précédera les prestations des formations Lay Poo Pay Pod Tight, groupe de Michel Couture, et Ma grand-mère en Bikini.
 

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