Touche d’art au quotidien

therine Blanchet s’intéresse à la façon dont on peut changer la perception des objets du quotidien grâce à l’art. Pour son projet de fin de maîtrise, l’étudiante a choisi d’exposer ses installations dans un local commercial. Elle présente une série d’assemblages d’objets noirs et lustrés, qu’elle a accumulés sur une période d’un peu plus d’un an. «Le dimanche des objets, c’est l’idée que les objets sont en congé. Ils sont libérés de ce qu’on perçoit généralement d’eux. Les assemblages donnent des structures nouvelles. Le vase n’est plus juste un vase, ça dépasse le sens du simple objet», explique la jeune femme.

Pourquoi avoir choisi d’exposer une collection de pièces au fini noir et lustré? «Les objets noirs, c’est une question de qualité plastique et un choix pratique. Le noir permet des agencements plus cohérents», mentionne Catherine Blanchet. Un choix pratique, mais qui crée une tension entre ce que le visiteur connaît de l’objet, ce qu’il évoque généralement, et l’ambiance classique, un peu pompeuse qui est mise en place. «Souvent, ce genre d’objet n’a pas de grande valeur, mais ce sont des objets auxquels on est attachés, qui nous rappellent des souvenirs, des objets chauds. Dans l’expo, l’approche est plutôt froide, un peu chic, BCBG», précise-t-elle.

Arrivée à la pratique artistique par l’estampe et la sérigraphie sur toile, Catherine Blanchet a bifurqué vers la sculpture et l’installation. Sa démarche empruntant à la fois à l’art et au design, l’étudiante explore les modes de présentation des objets. «Je m’intéresse à la mise en valeur de la marchandise dans les magasins haut de gamme, où les produits sont exposés un peu comme dans une galerie d’art, et à l’ambiguïté qui existe entre les deux lieux», indique celle qui a été récipiendaire d’une bourse du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, l’an dernier. Le choix d’un local commercial en plein coeur du Nouvo Saint-Roch n’est pas étranger à la volonté de l’artiste d’alimenter cette ambivalence et de susciter des questionnements sur la nature du lieu auprès des passants.

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