Une première digne de ce nom

Chaudières, déplacements et paysages découle de cinq années d’études en arts visuels et de quatre autres en danse pour le jeune Alan Lake, qui a d’ailleurs gradué de l’École de danse de Québec en 2007. «Après neuf ans d’études, j’avais besoin de fusionner mes apprentissages, j’avais un besoin intense de créer, il fallait que je crée!», lance d’entrée de jeu le chorégraphe, rencontré au studio de la Rotonde. Son spectacle propose au public un plongeon dans une «étrangeté fantastique», qui passe constamment «du réel à l’irréel», aux dires de son concepteur. «On se retrouve dans un espèce de grenier, dans une brocante, où tout est poussiéreux, explique-t-il. Ce que je voulais faire, c’est sortir le beau, le sensuel de cette étrangeté.»

Alan Lake expose son projet d’une manière poétique, porteuse de sens, en créant notamment des tableaux vivants qui mélangent la danse avec l’objet. «Je veux créer un effet de surprise, donner une décharge émotive, avance-t-il. J’expose dans cette création mon amour pour la création et la matière.»

Dompter le monstre
Pour y arriver, pas question de tomber dans la facilité : Lake assure la chorégraphie, la scénographie, la création des divers objets sur scène, la réalisation vidéo – qui fait office de première partie du spectacle – et l’interprétation de son œuvre. Il a exploité tout ce qu’il connaît en matière d’art, en fait. «“Chaudières”, “déplacements” et “paysages”, ce sont trois mots pour dire “objet”, “danse” et “film”, finalement», avance-t-il.

Pas mal comme concept pour un projet qui a reçu ses subventions il y a à peine plus d’un mois. Effectivement, le 5 janvier dernier, le chorégraphe rencontrait pour la première fois son équipe complète – danseuses, éclairagistes, compositeur, etc. – et entamait véritablement le projet. «Il y avait deux danseuses que je ne connaissais pas, se rappelle-t-il. Ça a été un coup de dés et j’ai eu la chance de tomber sur une équipe forte, avec qui je m’entendais bien et avec qui tout devenait possible.»  

Reste que cette création demeure une expérience exigeante, que le jeune homme ne répétera peut-être pas de sitôt. «Avec du recul, je me rends compte que c’était peut-être too much. Je travaillais parfois douze heures en ligne, confesse-t-il. Je me dis que pour les prochaines [créations], je ne ferai pas tout en même temps.»

Déjà complet
Le programme affiche déjà complet pour la première semaine de représentations. La Rotonde a dû ajouter une supplémentaire et songe déjà à en afficher d’autres. Des représentants de la Bourse Rideau devraient même aller jeter un œil sur le travail de Lake cette semaine. Comme quoi les choses semblent plutôt bien rouler pour le jeune chorégraphe.
Chaudières déplacements et paysages est présenté au Grand Studio de la Rotonde du 19 au 21 février, et du 25 au 28 février, à 20h. Une supplémentaire a été annoncée pour le 1er mars, à 16h.
 

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