Quand la pluie s'arrêtera - Photo : Courtoisie, Stéphane Bourgeois

Une année théâtrale foisonnante

Les Treize vous proposent une rétrospective de l’année théâtrale 2017-2018 : une pièce par théâtre a été sélectionnée. Quelques pistes vous sont également suggérées pour votre sélection des spectacles que vous irez voir au Carrefour international de théâtre, lequel se tiendra du 22 mai au 8 juin 2018.  

 

Quand la pluie s’arrêtera d’Andrew Bovell (Théâtre du Trident)

Outre Incendies qui portait sur la filiation, Quand la pluie s’arrêtera de l’Australien Andrew Bovell, adaptée et mise en scène par Frédéric Blanchette, transposait également sur la scène un drame familial se déroulant sur 80 ans. La pièce était construite comme un polar, et plantée dans un décor renversant. Le jeu de Véronique Côté, de Normand D’Amour et de Christian Michaud, notamment, nous a transportés.  

Lucky Lady de Jean-Marc Dalpé (Théâtre La Bordée) 

La misère prend des traits loufoques sous la plume de Jean-Marc Dalpé : ceux d’une chanteuse country mise à l’écart, d’une femme en quête d’expériences transcendantes, d’un prisonnier cherchant à régler une affaire scabreuse… La richesse et la fluidité des dialogues de Dalpé ne manquent pas de nous renverser. La distribution, la technique et le travail du metteur en scène, Patric Saucier, étaient à la hauteur du texte. Vous avez encore la chance de voir la pièce jusqu’au 5 mai.

Hypo de Nicola-Frank Vachon (Premier Acte) 

La fuite, mécanisme fort prisé s’il en est un : deux personnes se rendent en Islande dans l’optique de se dérober à ce qui est pourtant tapi au fond d’eux-mêmes. Ils se rencontrent, et leurs secrets se dessinent contre l’immensité des parois et des nuits islandaises. Le texte de Nicolas Frank-Vachon tend vers le sublime – un savant mélange de réflexions existentielles et de préoccupations toutes concrètes de l’existence.

Titus de Shakespeare (Théâtre Périscope) 

Les Écornifleuses ont proposé leur adaptation de la pièce la plus sanglante de Shakespeare, inversant le genre des personnages par rapport à la pièce originale. La technique a été brillamment utilisée par les créatrices – notamment les éclairages, si denses et maîtrisés qu’on les eût pris pour de véritables jets de peinture dirigés contre les membres de la distribution.

Le petit cercle de craie caucasien par la Tortue Noire, adaptation de Le cercle de craie caucasien de Bertolt Brecht (Théâtre Les Gros Becs) 

En fin de saison, Sara Moisan et Christian Ouellet ont livré une magnifique adaptation du Cercle de craie caucasien de Brecht, tirant profit avec ingéniosité d’une foule d’objets et entonnant quelques intermèdes musicaux – on aurait souhaité que ceux-ci, si doux, se prolongent indéfiniment. Bien qu’elle soit destinée aux adolescents, les adultes ont également trouvé leur compte dans cette œuvre fort réussie. 

La saison théâtrale sur le campus  

Si l’automne a été tranquille, l’hiver a quant à lui été foisonnant en termes de projets théâtraux étudiants sur le campus, les Treize ayant relancé leurs activités, le FTUL ayant proposé une foule de laboratoires à propos des projets menés par les étudiants-es du département de théâtre, et les troupes facultaires de Côté-Cour et des Corps Étrangers ayant présenté respectivement La guerre des tuques de Fabien Cloutier de même que Huit Femmes de Robert Thomas. Toutes ces entités reprendront du service l’an prochain. L’appel de projets des Treize pour la prochaine saison se tiendra quant à lui du 7 mai au 7 juin : soyez à l’affût ! 

Le Carrefour international de théâtre

Du 22 mai au 8 juin se tiendra, cette année encore, le Carrefour de théâtre de Québec, ayant pour thème « Tendre la main ». Créations, spectacles participatifs, autofiction, danse théâtrale : la programmation est invitante, toujours renouvelée d’une année à l’autre, et pour le moins… étonnante !  

Il ne faut pas manquer Hamlet director’s cutune relecture libre et audacieuse de ce texte de Shakespeare, livrée dans un monologue colossal, se situant à mi-chemin entre les arts martiaux et la pantomime.  

Puis, Cold Blood, une création qui s’articule autour de sept récits, sept personnages et autant de morts différentes dans un dispositif à la fois scénique et cinématographique, créant en direct un film, sous les yeux des spectateurs.   

Nous sommes aussi intrigués-es par le Wild West Show de Gabriel Dumont, un grand cabaret théâtral burlesque qui mêle la lutte du peuple métis au cirque et au rodéo.  

Parmi les chantiers, nous sommes impatients de voir Au complet (All the way), le portrait d’une bande d’ados qui tentent de gérer une grossesse imprévue sur un fond extravagant de culture pop, de Web et de sexe.  

Pour avoir un aperçu complet de la programmation, rendez-vous sur le site Web officiel du Carrefour, en ligne : https://www.carrefourtheatre.qc.ca/ 

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