L’exposition Chimère/Shimmer suivra son cours au Musée national des beaux-arts du Québec jusqu’au 3 avril.

Au-delà du tangible

Dès qu’on franchit la porte d’entrée de la salle de l’exposition Chimères/Shimmer au Musée national des beaux-arts du Québec, tout est plongé dans une atmosphère d’ombres et de lumières, un lieu incertain d’où fusent des voix répétitives, des chants mystérieux et des sons déstabilisants. On fait quelques pas en avant et on arrive face à l’œuvre vidéo qui donne le titre et le ton de l’exposition: Shimmer (1995) de l’artiste Nelson Henricks. L’homme partage son dialogue intérieur et questionne sa relation avec le monde: «Cent ans m’apparaissent comme un éclair. Je suis la fin des lumières, des virus et des bombes atomiques».

Plus loin, on découvre les œuvres des 17 artistes qui composent l’exposition: Patrick Bernatchez, Valérie Blass, Sylvain Bouthillette, Geneviève Cadieux, Pierre Dorion, Karilee Fuglem, Betty Goodwin, Pascal Grandmaison, Massimo Guerrera, Nelson Henricks, Peter Krausz, Fernand Leduc, Alain Paiement, Claire Savoie, Nick Sikkuark, Françoise Sullivan et Angèle Verret proposent des réalisations qui oscillent entre la vie, la mort, les ténèbres et la lumière, mêlant la réalité tangible à l’imagination subtile, jouant constamment sur cette ligne très fine qui distingue le vrai du faux.

Le titre de l’exposition est formé de deux mots aux définitions semblables, mais non équivalentes: la chimère désignant un assemblage monstrueux d’animaux et shimmer, un mot anglais qui se rapporte aux jeux miroitants, chatoyants et instables de la lumière. L’exposition ébranle nos certitudes en déconstruisant nos acquis quant à qui nous sommes et la façon dont nos percevons et interprétons le monde.  

Des dessins étranges et fascinants de Massimo Guerrera, en passant par Comment être là, Comment se tenir et Comment se faire plaisir de Valérie Blass, où un primate quasi-réel observe un écran d’où jaillissent des babillages et des chants féminins, sans oublier les lignes surnaturelles des sculptures de Nick Sikkuark. On ne peut faire autrement que de se laisser happer par tant de formes et de beautés incongrues, qui délaissent la raison, le convenu et la certitude du mouvement du temps.

Musée national des Beaux Arts de Québec
Du 11 novembre 2010 au 3 avril 2011

 

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