Beautiful things

Peu importe que l’on ait connu le chanteur américain Anthony Green lors de son court passage au sein de la formation screamo Saosin ou encore lors de sa carrière prolifique au sein du groupe indie Circa Survive. Une chose est claire : ce presque trentenaire a une voix et une maturité qui se distinguent de toutes celles qu’il nous est actuellement donné d’entendre. Son deuxième album solo, Beautiful things, en témoigne plus que jamais. C’est un homme changé que l’on retrouve sur chacune des treize pièces de ce nouvel opus : le père et l’artiste en lui s’exposent tour à tour, résultant en un délectable mélange dont on peut difficilement se passer.

Musicalement, la formule est essentiellement la même qu’Avalon (2008). Quelques chansons sont plus sobres et planantes que d’autres. Prenons par exemple l’excellente « When I’m on pills », inspirée d’une dépendance dont Green s’est maintenant libérée, et la touchante « James’ song » dont le texte idolâtre l’amour entre un jeune bambin et ses parents. Courte mais particulièrement brillante, elle témoigne de l’achèvement de Green en tant que personne, clamant haut et fort qu’après un passé trouble, il a finalement trouvé sa place. On adore « Do it right », morceau a capella mettant en vedette Good Old War, groupe originaire de Philadelphie, et « Big mistake », au rock plus expérimental et franchement réussi. La chanteuse canadienne Lights fait également une apparition dans la pièce « Just to feel alive » où elle tient le rôle de choriste. S’il est difficile de déceler sa présence à moins de s’y attendre expressément, elle cadre bien dans l’esprit plus optimiste et organique de la chanson qui pourrait faire partie, sans gêne aucune, d’une playlist de route estivale. Du début à la fin, plus que tout, on est bercé par le contrôle vocal exemplaire dont Green fait preuve. L’extase d’un moment n’attend pas l’autre.

Avec Beautful things, Anthony Green réussi un véritable tour de force. Il y dresse un autoportrait criant d’honnêteté et de vérité. À savourer pour les habitués… et à découvrir au plus vite pour les non initiés.

4/5
 

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