Ça sent la coupe : Plus que du hockey

Mettant en vedette Louis-José Houde, le film Ça sent la coupe va au-delà du lien unissant les Québécois au hockey. Le héros devant faire du ménage dans sa vie, les cinéphiles sont amenés à ressentir différentes émotions, allant de la compassion jusqu’à l’excitation.

Nous sommes en 2009. Max (Louis-José Houde) file le parfait bonheur. Il gère la boutique d’objets de collection de hockey qui appartenait autrefois à son père et vit une histoire d’amour avec Julie (Émilie Bibeau) depuis quelques années. La saison de hockey battant son plein, il a aussi de nombreuses occasions de rassembler ses amis pour écouter les parties des Canadiens de Montréal.

Tout bascule quand sa sœur (Julianne Côté) revient dans sa vie. Lors des sept dernières années, celle-ci vivait à Vancouver où elle s’était établie à la suite du tragique décès de leurs parents dans un accident de la route. Ce retour chamboule Max pour qui le deuil n’a pas encore été surmonté.

Comme si ce n’était pas suffisant, sa blonde le quitte quelques jours plus tard. Dès lors, il tente de la reconquérir. Après avoir établi un plan de match avec l’un de ses amis (Louis-Philippe Dandenault), il détermine qu’il doit se défaire de son trop grand attachement envers le magasin.

« C’est quelque chose qu’on ne voit pas souvent, la peine d’amour du point de vue d’un gars avec tout ce que ça peut comporter de déni. Le cheminement du personnage est assez réaliste et je pense qu’il peut toucher bien du monde », juge Émilie Bibeau.

Pour celle qui interprète le rôle de sa blonde, Louis-José Houde livre une performance remarquable dans ce film. « Je trouve qu’il a plongé là-dedans avec toute sa sensibilité et sa sincérité. Il y a quelque chose de très authentique dans ce qu’il a fait, ce qui fait que ça a été très facile de jouer avec lui. »

Contrairement à ses précédents rôles dans De père en flic et dans Le Sens de l’humour, le côté humoristique n’est pas mis à l’avant-plan. Son personnage traverse une période difficile et il fait bien ressentir le mélange de colère et de tristesse qui l’habite. Durant les 90 minutes du film, on suit son évolution à travers cette épreuve. Un pari réussi!

Un simple décor

Un diplôme du Certificat en journalisme de l’Université Laval est derrière ce film. Matthieu Simard a écrit le livre étant à sa base en 2003. Quand l’occasion de transformer ce projet en film s’est présentée, il s’est donné pour défi d’adapter l’histoire pour une salle de projection. « Je ne voulais pas être un écrivain qui met son livre en film. Je voulais être un scénariste. »

Le film présente donc certaines différences marquantes par rapport au livre. Par exemple, c’est la saison 2009-2010 qui sert de contexte au lieu de celle de 2003-2004. Au printemps 2010, le gardien de but Jaroslav Halak a offert des performances inespérées pour mener les Canadiens de Montréal jusqu’en finale de la Coupe Stanley. Pourtant, cette année-là, l’équipe s’était qualifiée pour les séries éliminatoires de peine et de misère. Il s’agit donc d’un repère important.

« On a une histoire qui se ressemble, parce que Halak, le gars qui n’est pas supposé être là et qui devient le héros, ça marche avec notre personnage qui veut s’effacer. On voulait faire ce parallèle-là avec notre personnage. »

Même si l’histoire suit le rythme de la saison de hockey, le scénariste insiste sur le fait que le sport ne représente qu’un décor. « Il doit se remettre en question par rapport à son fanatisme, entre autres, et aussi par rapport à sa blonde. Tout ça, de toute façon, sert sa remise en question par rapport au deuil de son père. C’est un film sur l’incapacité à faire un deuil. »

Réalisé par Patrice Sauvé, Ça sent la coupe sortira en salle le 24 février. Les acteurs Marilyn Castonguay et Maxime Mailloux y occupent aussi un rôle important.

Consulter le magazine