Camille Bouchard et le partage de la littérature

Dans le cadre de la première résidence d’écrivain de la bibliothèque de l’Université Laval, l’auteur québécois Camille Bouchard fait part de ses attentes envers un tel projet.

Jusqu’en décembre 2016, Camille Bouchard a l’occasion de présenter plusieurs ateliers à la Didacthèque du pavillon Jean-Charles-Bonenfant. Ces activités, organisées en partenariat avec la Faculté des sciences de l’éducation, permettent à l’écrivain de partager ses connaissances littéraires avec les étudiants des différents baccalauréats en enseignement.

On y traite principalement de l’importance de la présence de la littérature et le rôle qu’elle joue dans le développement des enfants. « Quelqu’un qui lit, c’est quelqu’un qui sera capable de se débrouiller plus tard, parce qu’aujourd’hui, dans notre société, tout est basé sur la littérature », mentionne-t-il.

La participation de M. Bouchard à un tel projet s’avère une première pour lui. Trente ans après la parution de son premier roman, il s’est lancé un défi personnel et il a profité de l’occasion offerte par la bibliothèque de l’Université pour sortir un peu de la solitude créée par le métier. Cette expérience lui permet de se détacher de son petit lieu fermé d’écriture et d’entrer dans un univers nouveau.

Bien se préparer pour mieux en profiter

Pour Camille Bouchard, un des éléments prioritaires à transmettre au cours de sa participation est de bien outiller les futurs enseignants quant à l’éventuelle venue d’un écrivain dans leur classe. « C’est un des aspects qui vient me chercher le plus et qui va être l’un des plus percutants dans la résidence, parce que ça ne s’est jamais vu », souligne l’auteur. En effet, avec ses vingt-cinq ans d’expérience d’animation dans les écoles, l’écrivain a pu constater à maintes reprises la récurrence d’un problème : l’absence de préparation. Celle-ci, malheureusement trop négligée, empêche les élèves de tirer le maximum de cet échange avec l’écrivain.

Selon M. Bouchard, enseignant et écrivain sont deux professions qui viennent se rejoindre dans le cheminement de l’éducation des jeunes aujourd’hui, un amalgame qui crée un pont vers le savoir humain. « Moi, je trouve que c’est deux mondes qui se complètent parfaitement, j’ai découvert à quel point les enseignants et nous, les auteurs, on pratique des métiers parallèles », dit-il. D’après lui, le travail de l’écrivain « est plus axé sur le divertissement, mais il va quand même apprendre aux jeunes à lire, leur apprendre la logique des phrases en plus de contribuer au développement de leur logique personnelle ». Monsieur Bouchard considère le métier d’enseignant comme l’une des pierres angulaires dans le développement des jeunes en société. Il soulève l’importance de bien inculquer une certaine sagesse dans ce travail à long terme.

Une question de tolérance

La résidence d’écrivain se veut aussi un moment pour communiquer et échanger avec les jeunes. Camille Bouchard, avec Je suis le XXe siècle — un projet d’écriture collective dans le cadre de la résidence —, visera avant tout la transmission d’une valeur de tolérance auprès des élèves. Pour lui, il est important d’accueillir à bras ouverts la richesse de l’environnement multiculturel dans lequel les jeunes se trouvent actuellement. « Si l’on reste enfermé dans nos propres valeurs à nous, on vient de prendre l’embranchement qui a donné lieu à tellement de guerres et de conflits internationaux : celui de ne pas accepter que l’autre soit différent », conclut-il.

En plus d’y faire participer des élèves des écoles primaires et secondaire, Camille Bouchard aura également l’occasion de partager les idées de Je suis le XXe siècle avec des étudiants de l’Université et des personnes du troisième âge. Le contact intergénérationnel de cette création prendra vie sous la forme d’un recueil de textes. Quant à la série de romans historiques basée sur cette idée, elle verra le jour éventuellement aux Éditions Boréale.

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