Cases et possibles : Bédéesque littérature

C’est à la bibliothèque Gabrielle-Roy que s’est déroulée, dimanche dernier, la première représentation de Cases et possibles, spectacle audacieux et hors de l’ordinaire où convergent la littérature, la musique et la bande dessinée. 

Produit par Parenthèse 9, le projet met en scène des textes de Margaret Atwood, Yann Martel, Russel Banks, John Saul et Dany Laferrière, lus par deux comédiens de Québec. Leurs textes sont dessinés en direct par de jeunes bédéistes de la relève.

Création du spectacle

Le spectacle, commandé par Québec en toutes lettres, est une création de Raymond Poirier, directeur général de Parenthèse 9. « L’entente était [que les gens du festival] allaient nous proposer une série de textes liés aux têtes d’affiches du festival. On a fait une sélection et on a travaillé avec eux pour s’assurer que ça soit dans l’esprit du festival. »

La création du spectacle s’est développée dans une approche de complémentarité entre les textes et le dessin. « Ce ne sont pas des textes qui, au départ, avaient été créés pour l’illustration, il a donc fallu les décortiquer, les analyser pour bien comprendre de quelle manière on allait les attaquer », affirme celui qui s’est occupé de la scénarisation du projet. « La clé, c’est de montrer ce que le texte ne dit pas. On essaie d’ajouter à la présentation, de faire un récit en parallèle, un complément ».

Défis et contraintes

Le cœur de Cases et possibles repose sur le mariage de plusieurs médiums. M. Poirier amène le fait qu’il y a une notion d’orchestration, de chorégraphie, presque de rituel. Il ne s’agit ici donc pas d’improvisation, quoique même si les dessinateurs vont répéter plusieurs fois le même dessin, ils ne le feront jamais d’une manière identique. « Le fait de ne pas aller dans l’improvisation permet d’aller plus loin dans la relation entre les mots et les textes, d’aller chercher d’autres procédés que simplement le crayon et la feuille », explique le directeur de production.

« La clé, c’est de montrer ce que le texte ne dit pas. » — Raymond Poirier

Un des défis de la présentation repose certainement sur la dynamique des rythmes. En effet, il faut pouvoir marier le dessin et la lecture publique pour qu’il en résulte un tout cohérent. « Ce ne sont pas deux médiums qui vont à la même vitesse. Parler va beaucoup plus rapidement que dessiner, donc on joue avec deux rythmes, celui du dessin qui est très lent et celui de la parole qui est plus rapide », raconte-t-il. Une fois ce mariage complété, celui-ci affirme que la musique permet de faire le pont pour remplir des espaces qui restent à combler pour arriver finalement à la présentation.

Avec Cases et possibles, Raymond Poirier espère finalement réunir différents publics, ceux qui d’abord viennent pour le côté dessiné de la chose, et d’autres qui viennent plutôt pour le côté théâtral. « Ce qu’on espère, c’est que les gens qui ont envie de lire de la bande dessinée aient envie de lire des romans », et vice versa.

Bédéistes de la relève

Catherine Lemieux, une des deux bédéistes ayant participé au projet, a découvert le monde de la bande dessinée grâce à son collègue Alex Carou, l’autre bédéiste du spectacle. La jeune femme, qui a une formation en arts visuels, affirme que pour Cases et possibles, il y avait une structure demandée, mais qu’ils étaient tout de même maîtres de leur création.

La dessinatrice aborde l’aspect plutôt novateur du spectacle : « Parenthèse 9 va nous amener à présenter la bande dessinée, sortir de l’illustration et trouver des façons variées pour le spectateur pour qu’il y ait des effets de surprise. » Elle ajoute, quant à l’unification des quelques présentations, qu’il y a toujours place à des surprises, mais que ces petits imprévus sont appréciés en bout de ligne. Les représentations seront donc encadrées par les mêmes dessins, en théorie.

Prochaines représentations

Mardi 13 octobre 18 h à la Maison de la littérature

Mercredi 14 octobre 19 h à la bibliothèque Paul-Aimé-Paiement

Jeudi 15 octobre 19 h à la bibliothèque Aliette-Marchand

Vendredi 16 octobre 19 h à la bibliothèque de Neufchâtel

Samedi 17 octobre 14 h à la bibliothèque Monique-Corriveau

Dimanche 18 octobre 11 h à la bibliothèque Étienne-Parent

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