Après Lever l’ancre, Alpha Rococo lance un deuxième album, Chasser le malheur.

Chasser le malheur

Alfa Rococo doit le succès de Lever l’ancre à son côté rafraîchissant, ce petit côté pop bien léché qui, en 2007, avait pris d’assaut la scène québécoise, conquérant les cœurs du grand public. Trois ans plus tard, Justine Laberge et David Bussières reviennent avec le lancement de Chasser le malheur, un second effort montrant qu’ils ont davantage à offrir qu’une musique alternative qui a eu de la chance. Avec deux ans de tournée à son actif, la paire nous revient au sommet de son art avec douze morceaux pensés avant tout pour la scène. Un son dynamique qui ne révolutionne rien, mais qui est parfaitement maîtrisé.

Les deux tourtereaux ont misé sur l’électro pour faire avancer leur cause. Perceptible dès les premières notes, la métamorphose leur va comme un gant. Les sonorités qui sont souvent superflues sont bien exploitées, juste assez présentes pour être appréciées. Elles donnent à l’ensemble l’intérêt supplémentaire qu’il manquait, rendant le tout fort agréable. La pièce titre est accrocheuse à souhait, le refrain colle et reste bien ancré. Dans la même veine, « Plus ça change » et « Le naufragé » invitent au mouvement, jusqu’à en faire bouger les hanches des plus réticents. Cependant, il convient d’écouter Chasser le malheur à répétitions; alternant d’une fois à l’autre entre la trame et les textes, question de ne rien manquer. Car si l’électro n’est pas notre tasse de thé, on peut y perdre beaucoup. Les sonorités peuvent agacer ceux qui n’y sont pas habitués.

Alfa Rococo utilise une fois de plus sa signature à son avantage : la voix cristalline de Laberge, mélangée aux harmonies délicates et à la guitare maîtrisée de Bussières, est sans effort et sans gêne. Plusieurs auraient de quoi en être jaloux. Elle supporte parfaitement des textes plus sombres, plus impliqués, mais dont la lourdeur est allégée par des mélodies naïves et bien structurées. Même les pièces moins rythmées y trouvent leur compte. « Élection libre » et « Soldat de plomb » sont l’exemple parfait d’une critique sociale à la fois intelligente et réservée. La formation signe un produit intéressant, mélodique et sensible. À ne pas manquer au Grand Théâtre le 19 février prochain!

3.5/5
 

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