Club Animé Québec : Une communauté animée

Nos parents ont grandi avec Goldorak, Au pays de Candy et Albator. Puis, les Pokémons ont envahi nos sacs d’écoles en même temps que Dragon Ball et Sailor Moon. Si certains animés japonais ont eu la cote dans les années 1970 à 2000, le genre est encore méconnu du grand public. Pallier cette lacune : voilà la mission que s’est donné le Club Animé Québec depuis sa fondation en 1992.

Entrer dans le local du Club Animé Québec, c’est débarquer dans un monde inconnu où les couleurs fusent et où le japonais prédomine. Au premier coup d’œil, on aperçoit des bibliothèques pleines de mangas et un « micro-cinéma ». Ici comprendre : un vieux divan et quelques chaises faisant face à un immense écran où sont projetés des animés.

Animé ou manga ?

D’entrée de jeu, quand on parle de manga, « on parle de bande dessinée », précise Vincent Bergeron qui fréquente le club depuis près de 18 ans. Quant aux animés, ce sont des films d’animation ou des dessins animés, poursuit-il. Tous deux partagent un point commun : leurs origines nippones. En des termes plus occidentaux, le manga est à l’animé ce que la bande dessinée est au film d’animation.

À l’origine d’un projet

Le Club Animé Québec est né dans la foulée du Carrefour Japon en 1992. Les bibliophiles de toute heure auront sans doute remarqué les curieux murets de bois de cet espace conçu pour favoriser les échanges culturels au pavillon Jean-Charles-Bonenfant.  « On a commencé à faire quelques présentations pour [le Carrefour], se rappelle François Vézina, l’un des fondateurs de l’association. Tant qu’à faire des présentations, on se disait : pourquoi on ne louerait pas une salle à l’Université ? Pourquoi ne pas en faire pour tout le monde ? » Rapidement, la projection mensuelle s’est transformée en un groupe dynamique.

Déboulonner les préjugés

La mission du groupe depuis plus de vingt ans : « Faire connaître aux gens de la ville, [comme à la communauté universitaire], la culture japonaise, les animés, les mangas et tout ce qui entoure cet univers-là », selon Myriam Bernard, étudiante au baccalauréat en langues modernes et nouvelle membre du groupe.

Cet objectif est d’autant plus pertinent que les préjugés concernant le genre ont la « couenne » dure. Au premier rang des mythes à déboulonner : celui voulant que les dessins animés soient réservés à un jeune public. « Les gens ont de la misère à comprendre que les mangas et les animés ne sont pas juste pour les jeunes », déclare Benjamin Lampron, étudiant au baccalauréat intégré en études internationales et langues modernes. « Ça, c’est la faute à la perception nord-américaine qui vient de Disney », déclare Vincent Bergeron. Au contraire, « on peut avoir des animés d’actions, de science-fiction, de romance, de sport », poursuit le vétéran. Aussi bien dire qu’il y a autant d’œuvres qu’il y a de centres d’intérêts, et les niches sont tout aussi nombreuses qu’en littérature. De l’horreur à la sommellerie, il y a un animé ou un manga pour chaque personne, assure Benjamin Lampron.

Une communauté dynamique

L’association propose tout un éventail d’activités auxquelles le grand public peut participer aussi bien que les membres. En plus des soirées sociales hebdomadaires, la communauté se réunit lors de projections et de kermesses.

Toutefois, c’est lors des deux conventions de fin d’année que le dynamisme du club est le plus marqué. À la fin de la session d’hiver se tient le Festival Nadeshicon, organisé par le club depuis 5 ans. L’évènement a vite gagné en popularité, ce qui lui a permis d’étendre sa programmation jusqu’au Cercle, en plus de nombreux locaux et amphithéâtres universitaires, et d’attirer des invités de marque. À titre d’exemple, l’édition 2012 était marquée par la présence de la doubleuse française de Sakura de la série Sakura, chasseuse de cartes, dévoile Myriam Bernard.

Quelques mois plus tard, le club se réunit à Montréal pour la plus grande convention d’animé de la province, l’Otakuthon. Point d’orgue de l’année pour les clubs d’animés québécois, ces assises rassemblent un nombre croissant de participants jusqu’à atteindre le nombre record de quelque 17 000 curieux en août dernier.

Curieux ?

Le local du club (2216, pavillon Desjardins-Pollack) est ouvert en semaine de même que les lundis et jeudis dès 18h. Les amateurs de mangas et de culture japonaise sont les bienvenus aux soirées informelles comme aux projections mensuelles. Discussions animées garanties.

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