Premier Grand Théâtre à saveur symbolique pour Patrice Michaud jeudi soir.

Comme à la maison

Premier Grand Théâtre à saveur symbolique pour Patrice Michaud jeudi soir. En effet, le chanteur gaspésien a habité près de l’institution à Québec pendant un temps, et y a vu quelques spectacles. C’était à son tour de monter sur les planches de la salle Octave-Crémazie pour sa « rentrée » québécoise, un onzième spectacle en 16 jours, après l’Abitibi et l’Acadie. Malgré l’éventuelle fatigue, Michaud et ses cinq musiciens n’étaient pas sur le pilote automatique, mais avaient au contraire de l’énergie à revendre, ainsi qu’une certaine fébrilité, puisque c’était la dernière fois qu’ils jouaient ensemble en 2011.

Le natif de Cap-Chat est d’abord et avant tout un homme de scène, et il l’a prouvé de brillante façon : entre les chansons du Triangle des Bermudes se sont glissés quelques monologues finement ciselés qui font de Michaud un petit Fred Pellerin drôle et émouvant, capable de parler tout autant de son enfance gaspésienne que de la détresse des femmes Avon qui font la tournée des villages en essayant de retarder la vieillesse à l’aide de crèmes en tous genres.

Côté musique, ses ballades sont autant de joyaux que les spectateurs ont adopté tout de suite. Le lapsteel du guitariste André Lavergne a grandement contribué à en faire des chansons à la fois intimes et universelles, parlant de l’ici comme de l’ailleurs. On voyage beaucoup avec Patrice Michaud, notamment vers cette Gaspésie trop méconnue et insolite. Cependant, quand il se fait polémiste ou politique, le gagnant du Festival international de la chanson de Granby 2009 est moins convaincant, plus malhabile dans le rock, et ses paroles apparaissent alors plus faibles. On ne peut que lui suggérer de continuer plutôt dans cette voie du cœur et des émotions, car avec son talent, il ira certainement loin…

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