Courtoisie : Jean-Philippe Murray

Coup de foudre pour les Denis

Vendredi soir dernier, une vague d’humour absurde s’est emparée de la scène du Théâtre Petit Champlain. Les Denis Drolet y étaient pour présenter leur troisième spectacle, Comme du monde. Après plus de 10 ans de carrière, le duo tente en vain d’entrer dans un certain moule social : avoir des enfants, une amoureuse, une job plus stable, une maison design, et bien d’autres choses encore.

Julie Day-Lebel

Courtoisie : Jean-Philippe Murray
Courtoisie : Jean-Philippe Murray

Habituellement, il faut commencer par glorifier les aspects positifs du spectacle, faire l’éloge des bons coups de la mise en scène, du texte, et bien plus, s’il y a lieu. Mais que fait-on quand il n’y a rien de négatif à soulever ? Aucune erreur plus ou moins magistrale à pointer du doigt ?

Pour apprécier pleinement ces deux heures complètement folles, il ne s’agit ni d’être un fan des Denis Drolet complètement vendu à leur univers déjanté, ni d’être un amoureux de l’absurde. Il suffit de s’ouvrir l’esprit et de mettre de côté ses petits bobos l’espace de quelques instants. Laissez à la maison snobisme, orgueil ou préjugés : accepter d’assister à quelque chose de différent n’est pas gênant et ne signifie pas non plus que tout le reste est mauvais. Il ne faut rien signer et on n’adhère pas non plus à une secte, rassurez-vous. Cela ne fait qu’enrichir notre bagage culturel.

Comme du monde est surprenant, rafraîchissant et tout à fait amusant. En plus, que l’on aime ou non, il faut avouer que les Denis Drolet ont toujours été innovateurs. Pierre-François Legendre, à la mise en scène, les a suivis dans cette voie et a fait un excellent travail. Nous sommes presque face à une représentation théâtrale : rien n’est gratuit. Chaque objet, chaque geste, chaque déplacement a une utilité ( bien qu’elle soit parfois difficile à expliquer ). On n’est plus certain de ce qui est absurde et de ce qui ne l’est plus : plus le spectacle avance, plus la limite s’amincit tant il est bien construit. Même Just-to-Buy-my-Love, leur acolyte et danseur éclectique, est intégré au spectacle avec minutie.

Un phénomène fascinant se produit dans la salle : on ne saurait dire pourquoi une blague absurde est plus drôle pour certains et moins pour d’autres. Comment font-ils, en écrivant, pour savoir quand ou pourquoi il y aura une connexion avec le public ? Parce que, soulignons-le, vivre un spectacle des Denis, c’est aussi participer à une
ambiance fantastique !

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