© K par K

Des courts-métrages au creux de la paume

Gens de Québec ou de passage! Durant les fins de semaine entre le 11 et le 24 février, Danse K par K diffusera dans le Vieux-Québec la collection estivale de ses Solos prêts-à-porter. On ne parle pas de collection vestimentaire ici, bien que cela prenne place dans la vitrine d’une poignée de commerces – on présente plutôt des courts-métrages de solos de danse qui font suite à ceux du même format présentés l’été dernier.

Par Sabrina Boulanger, journaliste multimédia

K par K est une organisation qui se dédie à la danse contemporaine. Le projet qu’elle propose à Québec ce mois-ci est singulier : il donne un accès facile à la danse et il utilise un espace qui a été très à l’abandon au cours des deux dernières années : les commerces non essentiels. C’est dans ces conditions particulières que le projet a pris forme, désirant intégrer les consignes sanitaires et le contexte austère. La formule finale répond effectivement très bien à cela : des projecteurs sont installés dans les vitrines de cinq magasins au cœur de la ville, attendant la visite de passants qui cueilleront dans leurs mains les images dansantes, accompagnées d’audios disponibles sur toutes les plateformes usuelles diffusant des balados.

Ce type d’exposition offre une intimité avec l’œuvre, étant projetée dans le nid de fortune créé au milieu d’un petit groupe de gens. Que l’on prenne de la neige dans nos mains pour afficher une image claire ou que l’on utilise son manteau jaune et plissé, on assiste à une déformation de l’œuvre en elle-même – à mon avis, l’expérience en est d’autant plus enrichie puisqu’en dialogue avec son public. Peut-être que ça détourne le regard de la danse elle-même ou de la qualité du court-métrage, mais peut-être que ça colore plutôt l’œuvre selon chaque spectateur.

Les cinq artistes présentés proviennent d’un événement organisé annuellement par K par K, soit Osez! en Solo, où ils ont été sélectionnés par le dialogue qu’ils ont entre eux, bien qu’ils aient des démarches et des propositions bien distinctes. La bande sonore qui les accompagne est parfois narrée, parfois exclusivement musicale. Les médiums utilisés sont multiples, laissant une impression de poupées russes : la danse dans le court-métrage dans le projecteur dans les mains. Pour ma part, mon attention pour la danse elle-même s’en est vue réduite, mais l’expérience était intéressante.

L’exposition en vaut le détour, ne serait-ce que pour la marche dans le Vieux-Québec et les discussions que les projections engendrent. C’est différent, c’est rafraîchissant et c’est un regard doux porté sur les vitrines des magasins, pour faire changement.

Consulter le magazine