Critique CD : Coma, Les Goules

Résurrection, ou presque

Coma, Les GoulesLes Goules, le band punk rock culte, sort d’un coma de 9 ans sans nouveau matériel, avec leur rock lourd comme les camions du dernier Mad Max.

Des retrouvailles qui nous font sourire, crier, sortir la langue et transformer nos poings en cornes de Satan. Coma, comme tout l’univers des Goules d’ailleurs, ne serait rien sans des textes qui présentent le français comme une langue agressive, crue et directe. Keith Kouna chante tel un acrobate vocal en débitant à un rythme effréné les paroles de Bouddha. Le chanteur nous raconte son incompréhension de la religion et de notre besoin de se sentir zen à travers une foule de symboles, quand finalement c’est notre cellulaire qui nous donne un sentiment de calme.

Pour accompagner les textes : une ligne de guitare de rock garage accrocheuse pendant que Kouna fait référence à « Black Black Sabbath » sur Coat de cuir. La chanson-titre semble d’ailleurs être un hommage aux premiers albums des pères du métal. Le refrain apocalyptique se résume à la courte phrase « Plonger dans le coma » qui ressemble à une prière inquiétante, surtout avec l’orgue qui crache ses notes dramatiques. Peut-être des frères éloignés, Ozzy et Kouna ont une voix nasillarde et tranchante étrange qui peut nous terrifier ou nous séduire, souvent les deux en même temps.

On ne peut pas passer sous silence la pièce Folk, une hilarante balade sur l’amour de la nature et sur le cul. On y entend l’aplomb des mélodies du groupe qui passe d’une balade acoustique à un rythme électrique sans effort. La progression de l’acoustique à l’électrique est réutilisée par le groupe durant la magnifique La Bergerie, qui clôture l’opus sur une note doucement épique.

Pour ce qui est des côtés qui nous laissent un peu plus de glace, il y a la production léchée, des fois même un peu trop, qui nous rend nostalgique du côté crasseux des premiers albums. On pense également aux chansons Blanc Bœuf et Piranhas qui n’arrivent pas à être aussi mémorables que le reste de l’album.

Entre l’humour, l’intelligence, la subtilité et la gueule en sang, Les Goules nous livrent 37 minutes qui nous laissent dans l’état d’euphorie caractéristique après un énorme moshpit.

Et qu’est-ce qu’on fait quand c’est fini? On recommence!

4/5

Coma

Les Goules

Étiquette Duprince

En vente depuis le 22 mars

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