Critique cinéma : Pride : Une rencontre improbable

Une union hors-norme

Présenté dans le cadre du Festival de Cinéma de ville de Québec, Pride nous transporte dans l’univers de deux groupes que rien ne destinait à se rencontrer : une communauté lesbienne, gaie, bisexuelle et transgenre (LGBT) et des travailleurs des mines britanniques. Une deuxième réalisation cinématographique inspirante de Matthew Warchus .

Myriam Martin Brochu

Mars 1984 : le gouvernement de Margaret Thatcher annonce la fermeture de plusieurs mines de charbon un peu partout au Royaume-Uni. Au tournant de l’été, l’Union nationale des mineurs déclenche la grève qui deviendra la plus longue de l’histoire de l’Angleterre. Les mineurs ont les mêmes opposants que le groupe LGBT: le gouvernement, la police, la presse, etc. C’est la raison pour laquelle un groupe d’homosexuels s’assemblent pour créer Lesbiennes et Gays qui soutiennent les mineurs (LGSM) pour collecter des fonds. Se buttant sans cesse au refus du syndicat de les rencontrer, ils partiront à la recherche d’un village minier au Pays de Galles pour remettre les fonds amassés en mains propres aux mineurs concernés. S’en découle alors une suite de rencontres les plus farfelues les unes que les autres, dont cette scène où Dai (Paddy Considine), représentant des mineurs, fait un discours de remerciement dans un cabaret de drag-queens.

La réalisation de Warchus ainsi que le montage de Melanie Olivier sont menés de main de maître. Que ce soit Ben Schnetzer qui interprète Mark, le jeune leader de la troupe homosexuelle, George MacKay qui joue Joe, un jeune gai qui suit sa propre démarche pour s’accepter comme il est, ou Imelda Staunton qui interprète Hefina, cette battante qui organise l’aide pour son petit village minier, la distribution est impeccable. L’utilisation de travellings est intéressante dans plusieurs scènes : ces derniers nous permet de suivre les protagonistes. Quant aux plans d’ensemble, ils nous situent et donnent le ton au film. La musique populaire des années 1980, comme un personnage à part entière, est parfaitement agencée à l’histoire, ce qui nous donne des frissons dans certaines scènes.

Vous passerez des rires à gorge déployée aux larmes. Pride : une rencontre improbable est un feel good movie par excellence. Gagnant de la « Queer Palm » de la Quinzaine des Réalisateurs du dernier Festival de Cannes, Pride est un film drôle, inspirant et intelligent qui vous mettra le sourire aux lèvres. À l’affiche au Québec le 26 septembre.

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