Critique de Cellule 211

Cellule 211 (Celda 211), une coproduction France-Espagne, est le dernier bijou de Daniel Monzón, qui nous avait offert The Kovac Box en 2006. Mettant en vedette Alberto Amman et Luis Tosar dans les rôles principaux, ce film raconte les dessous d'un établissement carcéral en Espagne. L'histoire débute avec Juan Oliver, un nouveau gardien de prison, qui, par zèle, décide d'aller visiter son futur lieu de travail un jour avant son embauche. Malheureusement pour lui, les prisonniers choisissent ce jour, pour des raisons que nous apprenons graduellement tout au long du métrage, afin de lancer une mutinerie. Juan Oliver n'a d'autre choix que de se faire passer pour l'un des leurs (il occupera symboliquement la cellule 211) et de s'allier avec leur chef, Malamadre, afin de sauver sa peau.

Monzón et son équipe s'emploient à dénoncer dans Cellule 211 la corruption immense qui sévit dans le milieu carcéral. Nous sommes donc confronté non seulement à des prisonniers corrompus jusqu'à la moelle, mais aussi à des gardiens, un directeur et même des hauts fonctionnaires ministériels. Or, on comprend vite que dans ce monde, un honnête homme, tel que Juan Oliver, doit à tout prix s'intégrer au jeu et être plus malin que ses adversaires s’il veut survivre. Par ailleurs, l'intérêt de ce film réside avant tout dans la matrice directrice de l'histoire. Durant tout le métrage, on nous fournit des bribes d'information soigneusement choisies nous permettant de reconstituer les motifs de la mutinerie et l'issue de celle-ci. Monzón se plaît cependant à dérouter le spectateur en alternant les points de vue. En ce sens, plusieurs personnages nous apparaissent tour à tour comme étant l'informateur guidant l'équipe tactique et le négociateur du ministère, duo chargé de rétablir coûte que coûte l'ordre dans la prison. Il est important de souligner le jeu des acteurs, tant principaux que secondaires, qui sont d'une crédibilité inébranlable. Cellule 211 est donc un film à voir tant pour les amateurs de films étrangers à caractère social que les fans de drame ou d'action.

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