Critique de l’album « 27 Club » de Ponctuation

Justine Pomerleau-Turcotte

27 clubL’album démarre sur les chapeaux de roue et on se surprend à dodeliner de la tête de façon irrépressible. Cette énergie, séduisante au premier coup d’œil, ne décline jamais au fil des 10 compositions, et donne envie de savoir de quel bois se chauffent les frères Chiasson ( Guillaume, voix et guitares, et Maxime, batterie et voix ) sur scène.

L’album a été enregistré et mixé de façon analogique (sur bande magnétique) au studio Hotel2Tango à l’aide des bons conseils de Howard Bilerman ( Arcade Fire, The Spaceshit ). Le résultat : du vrai bon rock lo-fi aux accents rétro ( ou indémodables ? ), une musique rafraîchissante au son brut sans triche.

Tout ça avec des textes qui font plus que du remplissage. Difficilement audibles ( sur ce point, difficile d’éviter la comparaison avec Malajube ), ils méritent qu’on se paie une écoute attentive avec la pochette ( par ailleurs très réussie ) dans les mains. Au-delà de l’horreur de la routine, des rencontres et des légendes du rock maintes fois décrites par des artistes de tout acabit, les frères Chiasson trouvent les mots qui distinguent leur approche. L’ennui est ainsi largué dans Ciao Bye Ciao : « Aux 9 à 5 catatoniques/Aux collègues flegmatiques/Aux matins endimanchés/Qui me séparent de mon oreiller/[ … ]Ce n’est pas pour moi, je dois dire/Ciao, bye… ». Marie-Anne sur St-Roch inspire quant à elle ces vers : « Prémices d’une histoire candide/Dénouement d’une idylle fortuite ». Ponctuation rend hommage aux Jimi Hendrix de ce monde et autres artistes décédés prématurément dans la pièce-titre, 27 Club : « À 28 ans, trop tard pour m’accomplir/Je ne serai jamais dans le 27 Club. »

Musicalement, les deux musiciens ne réinventent pas la roue, mais livrent un rock sincère et senti, qui dénote une maîtrise du vocabulaire sonore de ce genre. Pour les amateurs d’un son garage à valeur ajoutée.

3.5/5

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