Traditionnellement, on divise le deuil en cinq phases, la dernière étant l’acceptation. Pour Xavier, alias « Caféïne », cet album « presque concept » divise son deuil amoureux en dix chansons ( moins les deux premières qui ont lieu avant la rupture ).

Critique de l’album « New Love » de Xavier Caféine

Xavier CaféineTraditionnellement, on divise le deuil en cinq phases, la dernière étant l’acceptation. Pour Xavier, alias « Caféïne », cet album « presque concept » divise son deuil amoureux en dix chansons ( moins les deux premières qui ont lieu avant la rupture ).

Avant de parler de l’album, il est important de mettre au clair deux éléments : le nom du groupe et les paroles en anglais. Xavier Plante a commencé sa carrière dans le groupe Caféïne, qui s’est séparé en 2002. Après une tentative anglophone de « pirate-pop » avec le groupe Poxy, il a démarré sa carrière solo sous le nom de Xavier Caféïne avec Gisèle ( 2006 ). On ne peut que trouver étrange qu’il retourne au nom Caféïne sans aucun membre du groupe d’origine, particulièrement si l’album est un projet solo où il a enregistré la majorité des instruments.

Côté linguistique, le champion du punk-rock francophone se défend d’utiliser l’anglais parce que celui-ci fait partie de la vie courante de Montréal. L’enregistrement de l’album à New York avec Gus Van Go ( réalisateur des Trois Accords, des Vulgaires Machins, du groupe The Stills et plus récemment, de Grimskunk ) a aussi facilité sa réflexion sur l’album en anglais. Xavier ne cache pas non plus son désir de rejoindre un public plus large grâce à cette langue, la même que celle des groupes punk et new wave qui ont influencé son son. On apprécie quand même que les deux pièces bonus, des versions françaises des deux premières pièces de l’album, ne donnent pas l’impression que le français est
un laissé-pour-compte.

New Love est un grand soulagement après l’insipidité musicale de Bushido ( 2009 ). L’album réussit à trouver son identité, mais n’atteint pas les sommets et la variété du presque trop célèbre Gisèle ( 2006 ). L’identité propre vient principalement de l’intégration de sonorités new wave bien assumées et amenées avec goût dans son punk-rock à saveur sucrée. L’album réussit plusieurs pièces efficaces à la production léchée grâce à des rythmes dansants et à une grande variété de synthétiseurs, dans l’esprit du new wave. L’efficacité mélodique des refrains est un autre point fort de l’album, qui vient amener beaucoup de cohésion dans les pièces et l’album en général. On peut aussi apprécier que la production minutieuse et raffinée de l’album ne vienne pas amoindrir l’énergie brute de Xavier.

On finit donc avec un album à la thématique un peu redondante sur les affres de la séparation, mais qui garde son énergie habituelle dans un nouvel emballage.

3.5/5
Hugo Lafleur

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