Critique du spectacle de Jean Leloup à l’Impérial de Québec

Amorçant leur prestation dans un désordre le plus complet, Jean Leloup et ses Assassins ont repris en grande partie leur programme d’Envol et Macadam. Les «Faire des enfants» et «Les fourmis» sont revenues au grand plaisir d’une salle remplie d’admirateurs du loup.

Par contre, c’est «Je joue de la guitare» qui revient comme un leitmotiv tout au long de la première partie. L’homme au chapeau haut de forme nous fait sentir son espèce de souffrance en société. «Je sens que j’hallucine et j’ai peur de partir comme un fou vers la mort/Et j’ai des grands instants de lucididididididité… », claironne-t-il encore et encore à travers une foule déconcertée qui tente toujours de le suivre. Cette même foule qui le suivrait à l’autre bout du monde. Elle l’a déjà suivi jusqu’ici.

Un personnage? Une attitude? C’est souvent de cette manière qu’est vu cet autoproclamé «génie de la chanson québécoise». Toutefois, Deadwolf s’est entouré cette fois d’une équipe tout aussi « lelouesque » que lui. Ils sont du moins aussi planants.

Virginia Tangvald et Mathieu Leclerc au micro, les mélodies rock légèrement jazzées des  Last Assassins sont accompagnées par un Jean Leloup tout simplement en transe. Ce dernier semble d’ailleurs bien plus heureux à défoncer les cordes de sa guitare qu’à chanter les chansons qui ont (il en est certainement conscient) fait sa gloire passée. C’est certainement son dernier moment de lucididididididité.

Reste qu’un roi est un roi. Hasbeen ou pas, les cordes de la guitare du Deadwolf vibreront encore bien longtemps.

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