Critique musique : Oromo Kumakus

Jean-Sébastien Grondin et Sam Murdock quittaient en Septembre 2013, la ville de Québec pour un voyage au Japon, où ils joueront la première partie des dernières représentations du groupe japonais Zoobombs. Le résultat : Oromo Kumakus, un album live présentant 7 morceaux d’Oromocto Diamond (le groupe de Grondin et Murdock) et 6 morceaux des Zoobombs.

Tout de suite, on est frappé par l’énergie qui se dégage des deux groupes. Pour Oromocto Diamond, si leurs albums font habituellement dans la musique synthétique, en live, le groupe en est à sa forme la plus pure, soit Jean-Sébastien à la batterie et Sam Murdock à la basse. De ce fait, on se retrouve avec une musique qui rentre à fond. Aussi, la basse de Murdock, loin d’être reléguée à un simple instrument secondaire, fait jaillir des sons qu’aucun autre groupe ne produit.

Déjà, le premier morceau du disque, No Pressure, No Diamonds, met la table pour l’ambiance « dance punk comedy » (c’est ainsi que se définit le groupe de Murdock et Grondin) de l’album. Osoyoos, Maps, Osorio, Black Feelings et Osamu, un hommage au mangaka Osamu Tezuka, continueront sur cette voie. Seule la pièce Elsa fait bande à part sur le plan du style, car beaucoup plus calme.

Quant aux Zoobombs, la relative simplicité de leurs structures musicales permettent de laisser place à l’intensité plutôt qu’à la complexité, sans tomber dans une trop grande facilité. Ayant joué ensemble pendant 20 ans avant de se séparer, on sent que tout est bien serré, tout est à sa place dans leur performance. Malgré l’apparent chaos de Funky Movin’, tout est ordonné au point qu’on ne se trouve jamais confus.

Le fait que l’album soit enregistré live amène beaucoup, le plaisir de la foule se ressentant lors de l’écoute. Néanmoins, cela amène aussi quelques bémols : n’étant pas présent, on a de la difficulté à apprécier les moments entre les chansons, qui sont parfois assez longs.

On peut aussi trouver une certaine répétitivité dans les morceaux des Zoobombs, les paroles de DON Matsuo se répétant souvent, notamment dans Mojo Man. De même, la chanson Circle X est très longue et déteint parmi les autres pièces, toutes intensément condensées.

Quant à l’album lui-même, le design de la pochette, complétée par un livret présentant diverses photos de la tournée et agrémentées de dessins de Matta Matsuo, il ajoute un avantage certain à acheter l’oeuvre en format physique.

4/5

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