Notre Dame de Paris transcendée

Flamboyant retour à Québec pour Notre Dame de Paris et sa troupe d’une trentaine de comédien.ne.s, danseur.euse.s et acrobates. La comédie musicale de Luc Plamondon et Richard Cocciante, mise en scène par Gilles Maheu, est présentée au Grand Théâtre de Québec jusqu’au 4 septembre.

Par Emmy Lapointe, rédactrice en chef

La réunion

Jeudi, 25 août, c’est soir de première à Québec pour Notre Dame de Paris. Certain.e.s spectateur.rice.s avaient leurs billets depuis 2018. C’est donc avec fébrilité que les premières notes de Cocciante étaient attendues sur les coups de 20h dans la salle Louis-Fréchette du Grand-Théâtre de Québec. C’était aussi le retour attendu de Bruno Pelletier dans la peau de Gringore et de Daniel Lavoie dans celle de Frollo.

Je pense que si après presque 25 ans d’existence, 10 traductions et 5000 représentations, Notre Dame de Paris continuent de faire salle comble, c’est que quelque chose d’intemporel émane d’elle. Et pour ça, on en doit aussi une à Victor Hugo.

Les décors de Christian Rätz (même si je me passerais de toute référence au métal) sont immenses, mouvants et servent d’énorme terrain de jeu pour les acrobates qui, contre tous les contrats d’assurance, ne bénéficient d’aucun élément de sécurité. Mais c’est l’essence des sans-papiers de Plamondon : exaltation et magnétisme.

Même si Garou demeurera un Quasimodo marquant, le Quasimodo d’Angel Del Vecchio est touchant et n’a rien à envier aux anciennes moutures. Discrète parce que son personnage l’impose, Emma Lépine fait une Fleur-de-Lys sulfureuse et blessée remarquable.

Les moments forts

  • « Le temps des cathédrales » interprétée par Bruno Pelletier qui n’a échappé aucune note suivie par « Les sans-papiers ».
  • Voir Daniel Lavoie apparaître dans les escaliers du décor.
  • « À boire » et « Belle » qui déchirent l’âme.
  • « Ave Maria païen » juste parce qu’on voudrait toujours Esméralda
  • « Tu vas me détruire » interprétée par un Daniel Lavoie d’une fragilité inébranlable.
  • « Le val d’amour » et sa chorégraphie, parce que chaud-braise.
  • « Florence » de Gringoire et Frollo qui se retrouvent sobrement à l’avant de la scène.
  • « Déportés » : les voix des sans-papiers mêlées à celle des soldats et à l’intensité des dernières minutes.
  • La sidérante « Danse mon Esméralda » livrée par un Quasimodo brisé.
  • Luc Plamondon visiblement ému sur scène.
  • Les voix du public qui porte a capella L’homme a voulu monté vers les étoiles

Notre Dame de Paris, c’est la démesure, mais pas la décadence. Notre Dame de Paris, c’est la catharsis.

Crédits photos :  Dale Preston

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