Au Théâtre Petit Champlain, jeudi dernier, Colin Moore a offert une prestation intime, accompagné simplement de son guitariste, ami et coauteur, Ryan Battis­tuzzi. Preuve est qu'un bon show peut se résumer à deux guitares, du talent et des chansons qui en ont dedans.

De l’amour à l’apocalypse

Courtoisie - Sophie Samson et Alexis Melançon

Au Théâtre Petit Champlain, jeudi dernier, Colin Moore a offert une prestation intime, accompagné simplement de son guitariste, ami et coauteur, Ryan Battis­tuzzi. Preuve est qu’un bon show peut se résumer à deux guitares, du talent et des chansons qui en ont dedans.

Julie Day-Lebel

Il faut dire que le show du 11 octobre n’était pas à l’image du dernier album du chanteur, Heart of the Storm, qui se veut beaucoup plus rock que ses précédents. Le duo n’a joué que quelques pièces tirées de cet album, qui se sont d’ailleurs vu adaptées pour l’occasion. Colin Moore oscille donc entre un folk doux, acoustique et un rock punché. «Pour le dernier album, on a écrit les chansons ensemble, Ryan et moi. C’est vraiment un mélange de son style et du mien. Je crois que c’est une des raisons qui fait que le son est différent», explique le chanteur. Il ajoute aussi que «c’est vraiment hot de jouer avec le groupe au com­plet.» Chose certaine, ils livrent la marchandise, dans un cas comme dans l’autre.

Jeudi soir, il y a eu des mo­ments assez heavy. Pendant la prestation de Sad Old Tale, per­sonne n’osait bouger, même pas pour prendre une gorgée de bière : c’était du sérieux. Entre certaines chansons, Colin et Ryan se renvoyaient la réplique, histoire de détendre l’atmos­phère, de faire rire un brin, parce que ça vire à l’envers des chan­sons d’amour, de déchirements et d’apocalypse. «Pour Heart of the Storm, on a voulu créer une thématique ”fin du monde”», dit Colin. «Et dans tous ses aspects : politiques, religieux, la révolte et l’amour, aussi… On parle de ce qu’on voudrait faire si c’était la fin du monde.» Ça explique les nombreux titres et paroles à connotation reli­gieuse. «On parle de religion, c’est vrai, mais dans un sens général, universel.»

Quand on fait allusion à sa po­pularité ascendante, Colin Moore reste humble et l’attribue en ma­jeure partie à la chance qu’il a eue de jouer avec plusieurs grands noms de la musique, comme Rosanne Cash, Alan Jackson ou David Usher. Sa voix puissante, son charisme et sa volonté de réussir y sont sûrement aussi pour quelque chose. Peu importe la cause, le jeune Montréalais est satisfait de la tournure des évé­nements : «Ça va faire quatre ans qu’on fait de la tournée partout. Maintenant je me lève le matin et je fais mon métier, je suis content, c’était mon goal en premier dans la vie.»

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