DÉMON VERT, DANY PLACARD

Justine Pomerleau Turcotte

Pour son quatrième album solo, l’artiste originaire du Saguenay replonge tête première dans les sonorités folk rudes de ses débuts. En quête de renouveau malgré ce retour aux sources sonore, Dany Placard passe de la maison de disques Indica à Simone Records et s’allie à Pierre Girard, qui a également collaboré avec Karkwa pour Le volume du vent.

L’auteur-compositeur-interprète nous livre un album touchant et authentique. Chaque mot semble avoir mérité sa place ; l’essentiel y est de toute façon. La déclamation est naturelle, avec l’accent qui vient avec, et on ne voudrait le voir camouflé pour rien au monde. L’artiste aborde des sujets qui l’impliquent directement ; ainsi, il réussit à nous offrir une superbe chanson d’amour à des lieues du kitsch avec Coucher a’c la lune et nous propose un instantané de la vie de musicien en tournée avec Parc’qui m’fallait.

C’est un folk cousin du country à l’état brut auquel nous avons droit; néanmoins, les arrangements ne semblent pas avoir été laissés au hasard. Les banjos et les cuivres s’invitent sur plusieurs pièces et ils sont les bienvenus. Les contrastes qui jalonnent l’album nous assurent un relief tout sauf monotone. Dans Sarah, la lourdeur de la grosse caisse nous fait sentir les « vapes » évoquées dans la chanson et l’instrumentation nous permet d’assister à une belle progression du climat musical, calquée sur les paroles. Robin, plus intime, conviendrait tout à fait à une veillée autour d’un feu de camp, avec son harmonica mélancolique, sa guitare discrète et les harmonies vocales simples mais efficaces. D’une piste à l’autre, on sent que le musicien se réinvente, sans toutefois sacrifier l’unité et l’ambiance générale de l’album.

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