Une deuxième place pour l’école d’architecture

Trois étudiants de l’École d’architecture de l’Université Laval, dont deux en première année du baccalauréat, ont remporté la deuxième place à la Charrette interuniversitaire du Centre canadien d’architecture (CCA) sur le thème « Recomposer le Nord ». Ils sont ainsi arrivés derrière un groupe de l’Université McGill et ex aequo avec des étudiants de l’Université de Montréal.

La Charrette interuniversitaire du CCA en était à sa 21e édition. Chaque année, on y invite les étudiants de différentes universités à travers le Canada à créer un projet répondant à une problématique. Selon l’une des membres de l’équipe de l’Université Laval, Gabrielle Marquis, à partir du moment où le sujet est dévoilé, les équipes inscrites ont trois jours pour réaliser une proposition architecturale répondant à la demande.

La problématique est dévoilée lors d’une conférence l’expliquant et analysant précisément ce qui est demandé à l’aide de différents intervenants, ce qui a beaucoup inspiré l’équipe de l’UL. Cette édition, on invitait les participant à se pencher sur les défis auxquels sont confrontés les villages arctiques du Nunavik.

« Là-bas, résume Gabrielle, les maisons ne sont pas adaptées au mode de vie de la population. Elles ne sont pas faites pour accueillir les produits de la chasse, ni pour découper la viande et l’entreposer. En plus, les vestibules sont tout petits, ils n’ont pas assez de place pour enlever et ranger leurs gros vêtements chauds. »

Une annexe inspirée des igloos

L’équipe, composée de Gabrielle Marquis, Flavie Martineau et Alexandre Morin, a donc pensé à une annexe qui pourrait être installée devant les maisons. Comme les étudiants ont retenu que les igloos sont encore très importants pour les communautés nordiques, ils ont voulu faire quelque chose qui y ressemblait. Ils ont donc créé un vestibule en latte de bois horizontales distancées suffisamment pour pouvoir mettre de la neige entre elles pour l’isoler.

En hiver, l’installation agit comme espace réfrigéré pour entreposer la viande, en plus de comprendre une zone pour le dépeçage. Il est composé de matériaux recyclés à portée de mains des habitants, comme des pneus et un tapis de caoutchouc pour isoler.

Leur proposition Ceci n’est pas un seuil tentait ainsi de renouer avec le seuil typiquement Inuit. Le projet est expliqué sur deux planches de présentations réalisées par Photoshop. Un rendu 3D et un schéma permettent de visualiser et de comprendre l’idée.

Le jury, composé d’architectes, d’universitaires et de chercheurs, en plus du maire de Kuujjuaq, ont ainsi évalué les propositions de 73 équipes. Parmi les critères de sélection on comptait la simplicité des solutions, leur rentabilité et leur fonctionnalité globale.

Une première année d’études qui commence bien

Parmi les trois membres de l’équipe, un seul, Alexandre Morin, est actuellement étudiant à la maîtrise, en plus de participer à un groupe de recherche sur l’habitat et la culture. Ses coéquipières, Gabrielle Marquis et Flavie Martineau, sont quant à elle deux étudiantes de première année du baccalauréat en architecture.

Selon Gabrielle, c’est l’une de leurs enseignantes qui les a incitées à participer. C’est également elle qui les a mis en contact avec Alexandre. « On s’est lancé là-dedans et on a reçu beaucoup d’encouragements de l’université. On sent que c’est une fierté et on est très content », raconte l’étudiante, qui voit ce prix comme une belle motivation pour la suite de ses études.

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