Le Petit Champlain a accueilli, le 24 février dernier, la chanteuse marocaine Hindi Zahra et ses musiciens.

Douceurs du Maroc et d’ailleurs

Québec a reçu la visite d’une artiste bien particulière. Le 24 février dernier, Hindi Zahra et ses musiciens ont enchanté le Théâtre Petit Champlain dans la douceur, les mélodies sensuelles et le rythme soutenu de leurs ballades. Ce ne sont pas un, mais des talents à découvrir sans plus tarder.

Avec des influences de partout dans le monde (de Paris à Rabat en passant par Delhi) le spectacle intime qu’a livré Hindi Zahra jeudi dernier en a séduit plus d’un. Et «séduction» est bien le mot! Au sortir de la salle, on sent d’ailleurs bien que l’artiste marocaine n’a pas épuisé tous ses charmes en termes de perles sonores et visuelles. Mais qu’est-ce qui peut bien distinguer Hindi Zahra aujourd'hui, dans un univers déjà multiculturel à souhait? L’harmonie du groupe et la beauté du spectacle, tout simplement.

À une époque où la fusion des styles n’est déjà plus un moyen de se démarquer, plusieurs artistes explorent d’autres dimensions de la musique sur scène. Chez Hindi Zahra, ce que l’on remarque d’abord est la précision des musiciens. Sans être ostentatoire, elle se fait ressentir dans les moments cruciaux où l’émotion est portée à son comble et demande la perfection dans l’interprétation. C’est un plaisir pour les oreilles d’entendre chaque son si travaillé et si naturel à la fois. En témoignent les solos, notamment du batteur et des deux guitaristes, qui ont su montrer une grande sensibilité et une belle authenticité.

Sur scène, Hindi Zahra est une chanteuse qui ne manque pas d’accompagner sa voix de sa danse. Afro ou baladi, les mouvements qui ponctuent son chant s’y marient à merveille. Grâce à son corps, elle complète bien son art musical et représente un personnage charismatique qu’on aime voir à l’avant-plan. Pourtant, Hindi ne s’accapare pas toute l’attention porté sur scène. Elle ne rate pas une occasion de mettre en valeur les musiciens qui l’accompagnent. Est-ce par timidité ou humilité?

Côté musique, ce sont les rythmes moyen-orientaux qui ont fait un tabac auprès l’audience. Polyvalent, le groupe a également proposé une panoplie de saveurs, du blues au reggae, sans oublier la chanson et le trip-hop. Le tube «Beautiful Tango», dont le son semble de prime abord plus accessible, n’a pas réussi à faire de l’ombre à toute la diversité dont le groupe est capable. Le disque Handmade vaut certainement l’écoute, mais il ne peut rendre l’énergie et la délicatesse d’un spectacle intime avec Hindi Zahra et ses musiciens.

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