De nouveaux projets sont en vedette aux centres l’Oeil de Poisson, VU PHOTO et Engramme en ce début d’année 2011.

Départ en lion pour Méduse

Depuis la soirée du 7 janvier, les espaces de diffusion d’Engramme accueillent le fruit d’une collaboration entre Sean Caulfield, professeur au Département d’art et de design de l’Université de l’Alberta, et deux autres membres de cette institution, soit Susan Colberg et Jonathan Hart. Le projet en question est le premier volet d’un triptyque littéraire qui s’inspire de la Divine Comédie de Dante Alighieri. Il s’agit donc d’un livre d’artistes recueillant des textes originaux de Hart et des œuvres de Caulfield, estampes effectuées à la pointe sèche et à «manière noire sur chine collé», selon le descriptif de l’exposition, qui sera au programme jusqu’au 20 février. Quoique le travail graphique nous rappelle les illustrations bien connues de Gustave Doré, les images font plutôt penser à l’industrie pétrolière albertaine grâce à l’utilisation de masses noires flambantes et de cheminées calcinées. C’est donc un vrai «show de boucane» qui cherche à questionner la surconsommation contemporaine autant par la poésie visuelle que par le texte écrit.

Lumière Blanche

Du côté de VU PHOTO, deux artistes seront présentés du 14 janvier au 13 février 2011. L’espace américain recevra Life With Maggie d’Ofer Wolberger. Ce New-Yorkais crée un carnet de voyage intime d’un personnage quasi mythique, Maggie. Celle-ci semble vouloir s’effacer devant la narration paysagiste qui l’entoure. L’espace européen, quant à lui, accueillera la montréalaise Jacinthe Lessard-L., qui nous présentera La Pataphysique de l’espace à la suite d’une résidence dans les espaces de production de l’organisme. Cette artiste s’intéresse aux espaces intimes de la vie de tous les jours qui sont ici entrelacés par un ruban blanc, fil conducteur qui relie chien à chemise, bateau à ballon ou encore banque à balcon. Une recherche visiblement ludique où la paperasse se promène entre bidule et bibelot.     

Ensuite, les commissaires Anne-Marie Bouchard et Alexis Desgagnés nous préparent l’exposition Portfolio, qui est en quelque sorte un Bye Bye des derniers 25 ans de l’Oeil de Poisson. La prémisse pour les cinq créateurs invités était de s’inspirer des archives de l’organisme afin de produire quatre projets artistiques distincts qui touchent autant l’idée de pérennité que celle d’actualité. Pour sa part, Valérie Potvin travaille le concept d’historicité de façon plus globale: «Je voulais évoquer l’idée de carnage, tout en proposant un espace noble qui est éclairé de l’intérieur». On retrouvera donc une masse de corps assemblés, survolée d’un lustre fleuri qui nous plonge dans une pièce incolore et intemporelle, mais qui ne laisse pas le visiteur indifférent. Les œuvres d’Andrée-Anne Blacutt, de Jean-François Blouin, d’Alexandre Corbeil et de Mériol Lehmann se retrouveront aussi dans la Grande Galerie du 14 janvier au 13 février.  

Finalement, une dernière raison pour se déplacer vers le Complexe Méduse en ce temps froid: un nouveau projet de Max Wyse, artiste qui a su charmer le public lors de la 26e édition du Symposium International d’art contemporain de Baie-Saint-Paul, dans la petite galerie de l’Oeil de Poisson. Son œuvre s’intitule Le Labeur de Quetzalcoatl.      

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