Exposition L’odeur du sang humain me rit

L’exposition L’odeur du sang humain me rit de Catherine McInnis est présentée jusqu’au 1er février à la Salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins de l’Université Laval. Il s’agit d’un prélude à sa présentation de fin de maîtrise en arts visuels qui se tiendra plus tard cette année.

Le titre du projet est extrait d’une traduction de la troisième partie de la trilogie Orestie d’Eschyle, Les Euménides. « Cette phrase précisément représente pour moi l’épée de Damoclès, celle qui nous pend chaque jour au-dessus de la tête, symbole d’une mort qui nous guette incessamment et aussi toutes ces petites et grandes tragédies qui nous tombent dessus, comme des briques, et qu’on doit essayer d’éviter », explique l’artiste.

L’exposition propose des séries de portraits de chats, de pièces de viande sous plusieurs angles et de bébés. À l’exception de la série Homards, qui représente un enfant avec une pince de homard, l’ensemble des peintures se retrouve sur un fond d’un noir profond, contraste parfait entre le rouge de la viande ou le blanc des chats. « Je travaille la viande à la fois comme une nature morte, à la fois comme un portrait, auquel on aurait ajouté une valeur autobiographique, comme le reflet d’une anxiété intérieure perpétuelle », précise Catherine.

Ainsi, ses sources d’inspirations sont principalement les natures mortes et les peintures animalières des peintres hollandais des 17e et 18e siècles ainsi que les œuvres du peintre britannique Francis Bacon. L’artiste s’intéresse également aux techniques et matériaux anciens et questionne, entre autres, le rapport de l’artiste à la pérennité de l’œuvre ainsi qu’au métier de peintre. Son travail maintenant exposé représente le fruit de deux ans de recherche esthétique et technique. Cet « ode au caractère transitoire de la vie humaine et écho d’une mort qui guette incessamment l’Homme » raconte « l’angoisse devant toute la beauté d’exister ».

L’artiste est cofondatrice et membres des collectifs La Japa, Mama knows best et Canadian Bacon et son travail a été exposé à plusieurs reprises tant en France qu’au Canada. Ses recherches s’articulent autour du motif de la vanité et de l’utilisation de l’art comme catharsis.

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